Représentante CGT du personnel de la Maison de la petite enfance de Longwy, Melissa Mangel était particulièrement impliquée dans la défense des conditions de travail des professionnels de la petite enfance. Son décès avait suscité une vive émotion à Longwy et une mobilisation importante de sa famille, de ses collègues et du syndicat CGT territoriaux pour réclamer que la municipalité reconnaisse une part de responsabilité dans ce drame. Tous reprochaient à la municipalité d’avoir fait preuve de négligence dans le suivi de Mélissa suite à sa première tentative de suicide et manqué à ses obligations pour ce qui est de la mise en place d’un plan de prévention des risques psychosociaux et d’un document unique d’évaluation des risques professionnels.
La collectivité reconnait avoir manqué à ses devoirs
Après avoir reçu la famille de Melissa et son avocate, étudié les éléments qui lui ont été transmis, Vincent Hamen le maire de Longwy, a signé vendredi dernier un arrêté reconnaissant l’imputabilité au service du décès de Melissa. « Du fait que la collectivité n'ait pas de document unique, ni de plan de prévention des risques psychosociaux, elle a manqué à ses devoirs de protection de ses agents et donc elle a une part de responsabilité. Ce n'est pas totalement imputable mais je ne peux pas démontrer que ce n'est pas imputable. C'est le fondement de ma réflexion, je ne peux pas certifier que ce n'est pas imputable, du fait qu'on n'ait pas réussi à faire nos documents légaux, qui peut être auraient pu aider Mélissa mais ça, on ne le saura jamais malheureusement », a-t-il déclaré à France Bleu. Pour aller de l’avant, le maire a annoncé vouloir mettre en place un audit externe pour améliorer le fonctionnement et le management en place dans la collectivité.
« Justice a été rendue »
Pour Jawad Mahjoubi, secrétaire de la CGT Territoriaux de la mairie de Longwy, c’est un soulagement, « une reconnaissance pour la mémoire de Melissa. (…) justice lui a été ainsi rendue ». Il estime que cette décision marque un tournant important : « Je pense que certains élus doivent tirer les enseignements de tout ça, a-t-il indiqué à France Bleu. Cela fait plusieurs années qu'on dénonce la souffrance au travail, les conditions de travail difficiles, le manque d'écoute qu'on a pu avoir à un certain moment, donc il est temps d'ouvrir une nouvelle ère dans cette collectivité ». Un dernier hommage sera rendu à Melissa sera ce mardi 19 novembre à 11 heures, alors que partout en France de nombreux professionnels de la petite enfance sont mobilisés pour dénoncer la pénurie de personnel et la dégradation des conditions d’accueil.
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