La PMI, le RPE, Pajemploi… Le témoignage de Catherine assistante maternelle depuis 30 ans !
La PMI ne remplit pas son rôle de conseil
Je regrette que la PMI n’ait plus le rôle d’accompagnement de proximité qu’elle pouvait avoir il y a vingt ans. Pourtant, en formation, on nous recommande bien d’appeler la PMI pour trouver du soutien, un conseil, mais la réponse de la PMI est bien trop souvent « Vous êtes professionnelles, vous devez vous débrouiller » ! Aujourd’hui, chaque visite d’une puéricultrice de la PMI est vécue avec angoisse, parce que faite dans un esprit de sanction. Ce n’est pas normal qu’au moment de recevoir quelqu’un qui est là pour nous aider dans notre métier, nous soyons en panique ! C’est en général dans ces moments-là que l’on fait toutes les erreurs possibles… Même si nous travaillons bien, que les parents employeurs sont satisfaits, il y a toujours cette épée de Damoclès du retrait d’agrément dû au rapport sévère d’une puéricultrice.
Une pression qui vient du Département
Au fil des années, une relation hiérarchique - qui n’a pas lieu d’être - s’est instaurée avec la PMI. Ce n’est pourtant pas notre employeur ! Lors des visites de contrôle, leurs professionnels agissent comme des gendarmes, outrepassant les limites, à demander le salaire de mon mari ou à fouiller dans mes tiroirs de sous-vêtements. Autrefois, j’ai le souvenir que la PMI était beaucoup plus souple. Aujourd’hui, elle veut nous faire rentrer dans des cases. Mais je constate que si elle est si rigide, c’est parce qu’elle est elle-même est sous la pression des directives du Département. Ma puéricultrice me le confirme : s’il arrive un accident, c’est elle qui se fait taper sur les doigts ! Je pense que tout ne devrait pas autant reposer sur les puéricultrices. Il serait intéressant de confier à un autre organisme le suivi des assistantes maternelles pour que les puéricultrices ne soient en charge que de l’agrément.
Un cruel manque de dialogue
Il y a un terrible manque de communication entre nous, les choses ne sont pas dites : si la puéricultrice remarque quelque chose qui ne va pas lors d’une visite de contrôle, cela sera noté dans le rapport sans en avoir parlé ensemble. Parfois même il y a des ajouts qui ne sont pas vrais. Je préfèrerais que l’on me dise les choses en face pour que j’améliore ma pratique professionnelle. D’autant que ce rapport, peu d’assistantes maternelles vont le consulter car c’est bien souvent la croix et la bannière pour y accéder. Il faut prendre rendez-vous, la PMI est fermée le samedi, il faut que je prenne une matinée de congé sur mes horaires de travail… Pourquoi ce rapport ne nous est-il pas envoyé directement et débriefé de manière constructive ?
Le RPE outrepasse sa mission
Heureusement, j’assiste souvent aux formations du RPE, qui a souvent une belle programmation, en soirée. En revanche je n’y vais jamais avec les enfants car cela m’apporte peu. Il y a toujours beaucoup d’enfants et de bruit, et les assistantes maternelles ne sont pas toujours très sociables. Il y a aussi beaucoup de critiques, on est dans une salle sans fenêtres, sans aération… Vraiment, je ne m’y sens pas bien. Je sors beaucoup avec les enfants que j’accueille, à la médiathèque, à la bibliothèque, cela nous suffit amplement. Et puis je trouve que souvent, le RPE déborde de sa mission : pour moi, les professionnels du RPE ne devraient pas se mêler des contrats et des impôts, leur rôle n’est-il pas simplement d’accueillir les ass’mat et les enfants et de proposer des formations ?
Les parents attendent beaucoup de nous
Ce qui est pesant dans notre métier, c’est qu’on nous demande d’être des professionnelles multitâches alors que notre métier devrait être centré sur le bien-être et le développement de l’enfant. Mais les parents-employeurs sont mal informés. Ils peinent à comprendre comment rédiger un contrat, comment déclarer sur Pajemploi, ne sont pas au courant des aides mises en place etc. Même Pajemploi souvent se trompe lorsqu’on les appelle. Nous devons donc prendre le temps de les aider, parfois même de faire à leur place, ce qui n’est pas notre rôle et cela prend du temps. Généralement, c’est l’assistante maternelle qui fournit le contrat, alors que logiquement ça devrait être le contraire ! Et puis nous devenons « infirmière » quand les enfants nous sont confiés malades, « psychologue » lorsque les familles ne vont pas bien… en dehors de s’occuper des enfants, on attend beaucoup de nous !
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