Inclusion : un partenariat inédit entre une Mam et un institut pour aveugles
Des besoins identiques
« Ce qui est sûr, c’est que les jeunes enfants et les résidents (aveugles et porteurs de handicap, ndlr), partagent des besoins identiques », rappelle Esthel Wolf. A savoir : développer les sens qui peuvent l’être, entrer en contact avec le réel par les sens et créer du lien. Outre ces besoins similaires, l’initiative promet de répondre à d’autres besoins spécifiques des uns et des autres. « Les enfants apportent de la joie aux résidents », estime Delphine Nunes. Quant aux résidents, ils permettent, de par leur handicap, aux plus jeunes non porteurs de handicap de se familiariser avec la différence, dès le plus jeune âge et à ceux qui sont susceptibles d’en porter un d’entrer en contact avec des personnes plus à même de partager leur réalité.
Une Mam ouverte aux enfants porteurs de handicap
C’est là, tout l’enjeu de ce partenariat pour la MAM : créer un échange avec des personnes porteuses de handicap. Car, si ce n’est pas encore le cas, Esthel Wolf et Delphine Nunes nourrissent l’ambition d’accueillir des enfants porteurs de handicap. C’est même l’essence même de leur projet pédagogique. « Nous sommes formées pour ça ! », précisent-elles à l’unisson. C’est pour cela qu’elles ont investi depuis le début dans un espace Snoezelen au sein même de la Mam. Pourtant, elles peinent à trouver des enfants à besoins spécifiques à accueillir. Elles misent sur ce partenariat pour les aider à mieux s’équiper pour attirer ces publics. « Ce partenariat avec l’Institut des aveugles devrait déboucher sur du prêt de matériel pour notre espace Snoezelen », précise, enthousiaste, Esthel Wolf. Une manière de s’équiper à moindre frais car « le problème des Mam, c’est qu’il y a très peu de subventions », regrette la professionnelle.
Un projet qui divise
« Le but de ce partenariat, c’est aussi de lutter contre les préjugés », ajoute Esthel Wolf. Les deux fondatrices de la Mam envisagent d’organiser des goûters avec les parents au sein de l’institut des aveugles. Pour l’heure, « certains parents sont très réceptifs, affirme Delphine Nunes. D’autres ont des craintes ». « C’est un projet qui divise, renchérit Esthel Wolf. Certains parents vont mettre leur enfant chez nous pour ça, pour notre projet inclusif, quand d’autres choisiront une autre structure pour la même raison… » Les deux assistantes maternelles en sont pourtant convaincues : il va falloir créer davantage de situations de mixité. « Aujourd’hui, il n’y a pas - ou très peu - d’inclusion en milieu ordinaire or, avec les réformes actuelles, les enfants seront de plus en plus mélangés, à l’école, notamment. » Comme tous ceux qui s’engagent dans l’inclusion, Esther Wolf et Delphine Nunes savent qu’elles se lancent dans un projet de longue haleine. Avec ce premier partenariat, elles montrent qu’elles en ont les épaules : leur premier contact avec l’institut pour aboutir à ce premier accord qui prendra effet en 2025, date de 2017…
Connectez-vous pour déposer un commentaire.