Les assistants maternels sont le premier mode d'accueil en France et pour autant « nous sommes les oubliés de chaque gouvernement !», écrit Lucille Cogny, assistante maternelle à Angers, dans une pétition poignante, publiée sur Change.org ce 13 octobre. La jeune femme prend la parole pour dénoncer « la dégradation des conditions de travail, des souffrances à l'échelle nationale des collègues et la désertion de notre métier.» En effet, le nombre d’assistants maternels ne cesse de baisser et des départs à la retraite massifs sont attendus d’ici 2030.
Lucille Cogny affirme avoir reçu des « centaines de témoignages, de demandes, de revendications, d'appels à l'aide de collègues via son compte Tiktok.» Elle partage leurs onze revendications.
- Une médecine du travail accessible
- Une reconnaissance de la pénibilité du travail
- La création d'un médiateur indépendant pour soutenir les assistants maternels qui ne soit pas la PMI.
- Un référentiel clair, connu, national et unique pour les visites PMI
- Une formation des employeurs sur leur droits et devoirs en tant que particulier employeur
- Une sécurité de maintien de salaire par la CAF et Pajemploi en cas de non paiement des parents employeurs
- La suspension des aides pour tous les parents ne respectant pas le versement des salaires
- Le droit de refuser l'accueil d'un enfant dont les parents ne se sont pas acquittés du paiement du salaire de l'assistante maternelle
- La création d'une mutuelle pour les assistants maternels
- La revalorisation des aides données au particulier employeur afin d'enlever les inégalités entre les crèches et les assistants maternels
- L'accès à des formations rémunérées sur le temps de travail
Certaines de ces revendications font déjà l’objet de travaux
Concernant le différentiel de coût entre une crèche et une assistante maternelle, une réforme du CMG qui entrera en vigueur en 2025, prévoit d’harmoniser les restes à charge des familles entre accueil individuel et accueil collectif. Actuellement, Pajemploi prend en charge un mois de salaire en cas d’impayés. Cette garantie doit passer à deux mois dès ce mois d’octobre puis à trois mois en 2025. Quant à la médecine du travail, le principe est acquis depuis l’ordonnance du 19 mai 2021. L’APNI (Association paritaire nationale interbranche) sera chargée de mettre en œuvre la médecine du travail pour les assistants maternels. Un nouveau droit qui devrait être effectif en 2025. Par ailleurs, un rapport de l'IGAS sur l'accueil individuel est attendu d'ici la fin de l'année. « Les petites gouttes d'eau font des raz de marée alors partageons, signons cette pétition unissons-nous pour qu'enfin nos voix soient entendues », conclut la pétition.
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