Une enquête en cours
30 minutes à deux heures après avoir mangé une purée moulinée ou mixée, les 303 petits de 69 crèches de 7 départements d’Ile-de-France (75, 77, 78, 91, 92, 93 et 94) ont commencé à vomir. Il s’agirait d’une « toxi-infection alimentaire collective » ou TIAC. Madame Thiry, chargée de communication externe et des relations presse de l’ARS Ile-de-France, nous a informés qu’une enquête alimentaire était en cours en lien avec la DDPP. La bonne nouvelle, c’est que le repas incriminé est identifié et la confirmation de l’agent pathogène en cours d’identification. L’ARS a fait un signalement en lien avec les Directions Départementales de la Protection des Personnes (DDPP) de tous les départements touchés ainsi que les préfectures. L’Agence, nous a précisé Mme Thiry, a également demandé une inspection d’hygiène de la cuisine centrale du prestataire de restauration ayant produit les repas incriminés et fait le lien avec le prestataire afin d’obtenir les menus, les fournisseurs des aliments ainsi que l’ensemble des clients livrés. De plus, il a été prévu de conserver des plats témoins par les crèches pour analyse. Enfin, les SAMU et le centre antipoison francilien ont été informés. Fort heureusement, a précisé Le Parisien, les enfants ont rapidement retrouvé leur forme.
Des crèches municipales et des crèches privées concernées
Un réseau de crèches a particulièrement été touché par cette intoxication alimentaire. Celui-ci a su gérer la situation. "Grâce à notre système d'alerte, le siège a été rapidement prévenu et a pu alerter l'ARS, les PMI, les DDPPE, leurs réservataires et le prestataire. Sur le terrain, les professionnelles, très réactives, ont mis en place le protocole "vomissements et diarhées", et les parents ont été informés par téléphone mais également par courrier ", nous a indiqué le réseau de crèches en question. Au total, 131 enfants de 39 crèches ont été concernés. Dès le lendemain ou le surlendemain, ils étaient tous de retour ! De son côté, la Ville de Paris a aussi réagi très rapidement. « A partir de 12h30 des cas de vomissements chez 79 enfants dans 18 établissements de la Ville ont été observés. Tous sans gravité. Les parents des enfants malades ont été contactés et un courrier leur a été envoyé. En parallèle, le service de protection maternelle et infantile de la Ville de Paris a informé les services d’urgence (SAMU) et a communiqué l’ensemble des informations afin d’anticiper toute prise en charge éventuelle. La procédure de suspicion de toxi-infection alimentaire collective (TIAC) a immédiatement été enclenchée. Conformément à cette procédure, l’Agence régionale de santé a été saisie et a ouvert une enquête », nous a-t-elle indiqué.
Silence radio du côté du prestataire
Dupont Restauration, prestataire d’Ekilibre qui a fourni les purées de légumes suspectes, n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations téléphoniques. Sur leur site internet, il est précisé que « pour les plus petits, Ekilibre propose des repas composés de purées de légumes sans lait et sans sel ajouté, ainsi que des compotes de fruits sans sucre ajouté. »
Quel germe à l’origine de la toxi-infection ?
Différents germes sont recherchés. Dans le cas qui nous intéresse, les symptômes sont apparus très rapidement. Il pourrait donc s’agir du Staphylococcus aureus une cause fréquemment reconnue de TIAC et dont l’installation est brutale. Le réservoir pour ce pathogène est l’homme et la contamination peut se faire via une plaie infectée (panaris) ou via la voie rhinopharyngée. L'entérotoxine à l’origine des manifestations n’est pas détruite par la cuisson. Autre germe possible : le Bacillus cereus qui a également un temps d’incubation très court. Affaire à suivre…
Les TIAC suivis de près
On parle de toxi-infection alimentaire collective quand apparaissent au moins deux cas similaires d’une symptomatologie, en général gastro-intestinale, dont la cause à une même origine alimentaire. Ce sont des maladies à déclaration obligatoire. Dès que l’alerte est donnée, les investigations débutent pour identifier les aliments en cause et mettre en place des mesures correctrices dans le cas par exemple de la restauration collective. En France, la surveillance des TIAC est du ressort de Santé Publique France qui reçoit aussi les données provenant du Centre national de référence (CNR) des salmonelles, bactéries à l’origine de 36% des TIAC.
Un manque d’hygiène le plus souvent en cause
L’infection est le plus souvent en liaison avec l’utilisation de matières premières contaminées et/ou le non-respect des mesures d’hygiène et des températures (rupture de la chaîne du froid et du chaud) lors de la préparation des aliments, ou à la non maîtrise des contaminations croisées lors de la manipulation des aliments, précise Santé publique France.
Les toxi infections alimentaires collectives en hausse
Les derniers chiffres publiés en mars 2021 par Santé Publique France sur les toxi-infections alimentaires collectives font état d’une augmentation de 9% en 2019 par rapport à l’année précédente. 1 783 TIAC ont été déclarées en France en 2019 affectant ainsi 15 641 personnes.
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