Assistante maternelle : « un métier en tension »

L’étude prospective 2018-2020 des branches professionnelles des assistants maternels et des salariés du particulier employeur, qui a abouti à 13 préconisations « pour relever les défis de l’emploi, des métiers et des compétences d’ici 2030 », a été rendue publique. 

L’étude prospective 2018-2020 des branches professionnelles des assistants maternels et des salariés du particulier employeur, soutenue par la Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP), et coordonnée par IPERIA (plateforme nationale de professionnalisation de l’emploi à domicile), a été dévoilée le 9 juin dernier. L’objectif de ce projet : analyser les besoins en emploi et en compétences mais aussi établir une stratégie pour l’avenir.

Les métiers de l’emploi à domicile en tension
Le rapport commence par souligner des « tensions de recrutement » pour le secteur de l’emploi à domicile dues à « une pyramide des âges avancée des salariés » mais également à un manque d’attractivité de ces métiers. Ainsi, « 47% des 304 705 assistants maternels recensés en France avaient 50 ans et plus en 2018. » Et, selon les estimations de l’Observatoire des emplois de la famille, « 151 800 assistants maternels soit 48% des effectifs actuels partiront à la retraite d’ici 2030 ». Un taux supérieur à la moyenne nationale (48%) dans 57 départements. Les départements les plus touchés par les départs en retraite : la Dordogne, la Moselle, l’Indre, l’Aveyron et le Cantal. D’où la nécessité de recruter. L’étude fait ainsi remarquer que « pour les assistants maternels, les besoins en remplacements des départs à la retraite, déjà palpables aujourd’hui, seront non négligeables au cours de la prochaine décennie (…) En tout, 14 500 ETP supplémentaires seront nécessaires pour accueillir les enfants de moins de 3 ans. » Par ailleurs, l’étude note « la montée en exigence des particuliers employeurs quant aux compétences des salariés intervenant au domicile ».

Soutenir l’attractivité le secteur
Pour rendre attractif le secteur de l’emploi à domicile, l’étude explique qu’il convient d’une part de « valoriser les compétences pour une meilleure connaissance des métiers » via la certification. On apprend d’ailleurs que « près des trois quarts des assistants maternels et gardes d'enfants interrogés estiment qu’une formation est nécessaire à l’exercice de leur métier et ce, dans le but de rencontrer des pairs, d’améliorer la relation de travail ». De nouvelles certifications ont ainsi vu le jour ou sont en cours d’instruction auprès de France Compétences. C’est le cas du projet de qualification « Travailler en MAM » qui regroupe : "Création et pérennisation de la MAM" et "Travail d'équipe en MAM et accompagnement des enfants". Ce projet est né d’une réflexion menée par la branche des assistants maternels du particulier employeur qui s’est rendu compte qu’une nouvelle certification était nécessaire au regard de l’essor des MAM et des difficultés rencontrés par les pros tant au niveau de la création que de la gestion. A noter qu’il existe un module de formation non certifiante depuis 2011 (« Travailler en maison d’assistants maternels ») dont plus de 2 340 assistants maternels ont pu en profiter. D’autre part, le rapport recommande de « faire rayonner les métiers et les emplois du secteur », en faisant leur promotion et en repensant « les schémas de recrutement du secteur ».

Voir le rapport
 
Publié le 21 juin 2021
Mis à jour le 21 juin 2021