Au fil des saisons, les aliments qui font du bien aux enfants

Pour bien les accompagner tout au long de l’année, voici trois aliments de chaque saison indispensables au développement et à la santé des enfants. Et quelques astuces pour leur faire apprécier ces aliments « qui soignent » et dont ils auront besoin toute leur vie.
En automne : avocat, fenouil et poireau c’est le trio gagnant
C’est la saison où les fruits et légumes sont en profusion sur les étals. Le choix est difficile. Pourtant, retenons l’avocat, un fruit frais oléagineux qui se caractérise par sa richesse en lipides et apporte très majoritairement des acides gras insaturés bénéfiques pour la santé cardio-vasculaire. Il est  riche en minéraux, potassium, phosphore, et magnésium.  Mais aussi en fer, cuivre, zinc et manganèse. L’avocat est particulièrement digeste et bien supporté grâce à la texture de sa pulpe, très tendre à maturité. Le plus difficile : le choisir !
Le fenouil, lui, est riche en fibres. Après cuisson, il est facile à déguster car sa consistance est moelleuse. Le fenouil renferme aussi des protéines végétales et des lipides à dominante d'acides gras polyinsaturés aux propriétés anti-hypercholestérolémiantes. Enfin, son apport vitaminique est remarquable, il fait partie des légumes frais les plus riches en vitamine C, en provitamine A ou carotène, en vitamine E et en vitamine B9, très intéressantes pour le système immunitaire. Le fenouil est un légume de diversification bien toléré, sa saveur est douce, et ses fibres très tendres. Mais il est souvent oublié des menus des bébés.
Enfin, le poireau est intéressant pour ses propriétés diurétiques. Pris sous forme de bouillon, ou même en tant que légume, le poireau facilite l’élimination rénale. Grâce à sa teneur élevée en fibres, il régularise le fonctionnement intestinal : pectines et cellulose agissent en synergie pour stimuler en douceur les mouvements de l’intestin.  C’est l’aliment à proposer aux enfants aux intestins paresseux.

L’hiver : du miel, des clémentines et une pointe d’ail pour doper leur système immunitaire
Les jours raccourcissent, l’hiver s’installe, voici quelques mets à cuisiner pour permettre aux tous petits de passer un bel hiver. Commencez par oublier les tomates, il n’y en a plus depuis plusieurs semaines et l’organisme n’a pas besoin d’être hydraté.
Il faut, en revanche, cuisiner les aliments dopants le système immunitaire. Le premier de la liste est bien sur le miel, même s’il est possible de la trouver toute l’année, c’est l’aliment santé par excellence. Il a un effet bactéricide sur différentes bactéries de l'intestin souvent associées à la diarrhée comme Salmonella, Shigella, E. coli enteropathogène. Doté de propriétés expectorantes et anti-toux, il dilue les sécrétions bronchiques et améliore la fonction d'épithélium bronchique. On l’utilisera donc pour sucrer légèrement les desserts, et dans les recettes sucrées-salées. Mais attention pas pour les enfants de moins de 1 an pour limiter le risque lié à la présence éventuelle de la toxine botulique.
La clémentine constitue le dessert incontournable de l’hiver : deux clémentines apportent la moitié de l'apport quotidien recommandé en vitamine C. Riche en calcium, magnésium et fer, elle est indispensable pour le jeune enfant qui l’apprécie tout naturellement car facile à éplucher, elle est aussi agréable à déguster, du petit déjeuner au dessert du soir. Sa saveur douce et des fibres tendres n'irritent pas la muqueuse digestive, elle est donc bien tolérée dès la diversification alimentaire.
L’ail est un légume-condiment qui se caractérise par la présence de substances soufrées, responsables de son odeur et de sa saveur typées. Son action antibactérienne est reconnue de longue date (et montrée expérimentalement par Pasteur dès 1858), et vise notamment les bactéries gram + (bacilles, streptocoques) ainsi que les salmonelles et Escherichia coli. La consommation régulière d’ail ou d’extrait renforce les défenses immunitaires de l’organisme, alors une petite gousse ou deux dans les potages seront tout à fait bénéfiques. Ajoutez du persil pour neutraliser les renvois désagréables qui peuvent survenir lors de la digestion.
La période hivernale s’achève, les étals des maraîchers s’enrichissent de nouvelles variétés de fruits et légumes, nous avons envie de couleur et de fraîcheur dans nos assiettes.

Au printemps : le plein de vitamines avec les asperges, les fraises et la betterave rouge
La période hivernale s’achève, les étals des maraîchers s’enrichissent de nouvelles variétés de fruits et légumes, nous avons envie de couleur et de fraîcheur dans nos assiettes. L’asperge qui  pointe son nez au printemps bénéficie à la fois d’un faible apport énergétique, et d’une haute densité nutritionnelle. Elle contribue ainsi à équilibrer l’ensemble de l’alimentation, à laquelle elle fournit des substances «de sécurité» pour l’organisme. Sa saison est très courte, il ne faut pas tarder à l’utiliser.
Les fraises devraient être à la fête pour les enfants de plus de 18 mois. L’allergie à ce fruit , contrairement à ce que l’on pense souvent, est assez rare : en effet, ce sont en fait les molécules d’histamines libérées par la fraise qui donne de l’urticaire mais le système immunitaire n’est pas en cause. Il serait dommage de priver les enfants des bienfaits de ce petit fruit symbole du printemps et de ses cousins les fruits rouges. Les fraises apportent du magnésium, du calcium et du fer, et leur  richesse en vitamine C est remarquable.
Au printemps, la betterave rouge est proposée cuite. Riche en fibres, elle aide à lutter contre la paresse intestinale. Ce légume racine renferme des quantités appréciables de vitamine B9 (ou acide folique), nécessaire à la division cellulaire et à la synthèse des protéines. Un déficit en cette vitamine peut provoquer fatigue et perte d’appétit. Elle est donc à mettre dans les assiettes régulièrement d’autant plus que sa saveur sucrée la place en seconde position après la carotte pour la diversification alimentaire. Pensez-y.

En été : abricots, courgettes et prunes pour le bien-être de leurs intestins !
C’est la saison des jardiniers qui récoltent le fruit de leur travail, vous aussi profitez en pour éduquer les petits au goût de l’été et les hydrater tout naturellement grâce aux produits de la saison. L’abricot est  idéal pour les troubles intestinaux c’est un régulateur qui agira autant sur la constipation que la diarrhée. Sa richesse en vitamine A dope la vision.
La courgette, ronde ou longue, verte ou jaune, cuite ou crue, est le légume de l’été par excellence. Elle se marie avec l’aubergine et la tomate pour donner naissance à la ratatouille. Le régime crétois n’est pas loin avec tous ses bienfaits (entretien du cerveau, diminution du risque de maladie d'Alzheimer et de maladie de Parkinson, diminution du risque cardiovasculaire), pour les adultes…A condition de les aimer et cela s’apprend dans les premières années !
La prune n’est présente qu’en été, il ne faut pas l’oublier. Sa richesse en fibres et en sorbitol réveille les intestins paresseux. Juteuse et désaltérante, la prune est chargée en minéraux et oligo-éléments, notamment en potassium, en fer, en magnésium. Elle apporte aussi de nombreuses vitamines, notamment du groupe B.
Vous l’avez compris, les aliments sont sources de santé, la médication pourrait être limitée à condition de respecter le rythme des saisons, chacune ayant le pouvoir de donner les aliments pourvoyeurs des besoins de l’organisme. En vous approvisionnant chez des maraîchers locaux vous êtes sûrs d’apporter aux enfants les aliments dont ils ont besoin.
Article rédigé par : Sylvie Guillou, docteur en chimie, www.secali.com
Publié le 15 février 2016
Mis à jour le 09 août 2019