Comment éviter la contagion en crèche ?

Varicelle, rhume, otite… les maladies se propagent à vitesse grand V en collectivité. Heureusement, les professionnels ont mis en place des mesures d’hygiène drastiques pour limiter la contagion. Petit tour d’horizon.
En hiver, rares sont les jeunes enfants qui échappent aux traditionnelles infections saisonnières telles que les rhumes, rhinopharyngites, angines ou encore gastro-entérites. Et ceux qui sont gardés en collectivité, parce qu’ils sont en contact permanent avec d’autres enfants dans un espace restreint, sont encore plus vulnérables. Pour limiter le risque de contagion, les crèches ont mis en place des protocoles d’hygiène très strictes.

Pour limiter la contagion, cap sur la prévention
En premier lieu, figure le lavage des mains des enfants comme des professionnels. « Les virus responsables d’infections telles que les rhumes ou les bronchiolite se transmettent essentiellement par le contact direct des mains où ils peuvent rester présents et actifs très longtemps », souligne le Dr. Patricia Cornuau, médecin en crèche. Les professionnels doivent nettoyer leurs mains avec un savon liquide ou une solution hydro alcoolique plusieurs fois dans la journée, avant et après chaque repas et change. Idem pour les enfants qui sont invités à se nettoyer les mains avant chaque repas et après être allés aux toilettes.
La prévention des infections passe aussi par une hygiène des locaux irréprochable. En effet, les virus peuvent survivre des jours entiers sur des surfaces inertes. Le rotavirus, virus responsable de la gastro-entérite reste actif entre 6 et 60 jours sur les meubles. Une bonne raison de nettoyer plutôt deux fois qu’une les jouets, peluches et autres matériels qui sont en contact direct avec les enfants. Il en est de même pour le linge qui peut véhiculer des germes : bavoirs, serviettes ou gants, sont individuels et le linge de lit des enfants est changé aussi souvent que nécessaire. « Certaines communes ou groupement de crèches ont mis en place des règles spécifiques dans tous leurs établissements, mais la plupart du temps, la gestion de l’entretien des locaux est laissée à l’initiative de chaque directrice de crèche », précise le Dr Cornuau.

Des protocoles renforcés en cas d’épidémie
Gastro, rhino, varicelle… certaines pathologies, très contagieuses, peuvent rapidement se propager. Dès qu’une maladie est identifiée chez plusieurs enfants (à partir de 3) dans l’établissement, la vigilance est accrue. Les professionnels renforcent les mesures d’hygiène afin d’interrompre la chaîne de transmission et minimiser le risque de développement d’une épidémie. Le lavage des mains est pratiqué encore plus fréquemment, après s’être occupé d’un enfant. En cas de diarrhées, pour éviter la contamination, l’aire de change est désinfectée après chaque passage d’enfant. Tout objet ou vêtement souillé par les selles doivent impérativement être manipulés avec des gants jetables et placés dans des sacs fermés afin qu’ils soient lavés. Les meubles, structures et jouets présents dans les lieux fréquentés par l’enfant malade sont lavés avec soin chaque jour.
Dans le cas de pathologies dues à une contamination par les sécrétions respiratoires, comme le rhume ou la bronchiolite, le nez est nettoyé aussi souvent que nécessaire avec des mouchoirs en papier à usage unique.  Pour limiter le risque de contagion, « de nombreuses crèches évitent l’admission de bébés de moins de 6 mois entre novembre et décembre car c’est la période où l’épidémie de bronchiolite est la plus forte, précise le Dr Cornuau. A cet âge, le système immunitaire du tout petit est encore totalement immature, un simple rhume peut facilement dégénérer en bronchiolite. » Une fermeture temporaire de la crèche peut être décidée par la directrice en vue d’une désinfection de l’établissement, mais cette mesure doit rester exceptionnelle.

Les maladies qui entraînent l’éviction de la collectivité
La plupart des pathologies ne nécessitent pas l’éviction, néanmoins la fréquentation de la collectivité́ est déconseillée pendant la phase aiguë de la maladie, comme le souligne le Dr Cornuau: « Dans certains établissements, on a tendance à accueillir le tout-petit le matin puis à appeler ses parents dans la  journée car on voit que son état se dégrade. Il est pourtant préférable que l’enfant reste chez lui à se reposer, d’autant plus s’il est inconfortable. » Difficile cependant de déterminer quand un enfant est dans la phase aiguë de la maladie et s’il est encore contagieux. Mais dans le doute, les professionnels doivent inciter les parents à consulter un médecin.
L’éviction de la collectivité́ est aujourd’hui réservée à quelques pathologies et dans des périodes déterminées : l’angine à streptocoque (jusqu’à 2 jours après le début de l’antibiothérapie, il en est de même pour la scarlatine, la coqueluche (jusqu’à 5 jours après le début du traitement antibiotique), l’impétigo (pendant 72 heures après le début de l’antibiothérapie si les lésions sont trop entendues), la rougeole (pendant 5 jours après le début de l’éruption). Pour plus de précisions sur les pathologies à éviction, vous pouvez télécharger le guide de l’Assurance maladie sur les maladies infectieuses en collectivité.


http://www.ameli-sante.fr/fileadmin/mediatheque/pdf/Guide_pratique_maladies_infectieuses.pdf
Article rédigé par : Suzanne Godot
Publié le 11 mars 2016
Mis à jour le 13 septembre 2017