Tout savoir sur les poux !

Pour éviter les épidémies de poux dans les structures d'accueil de la petite enfance, les professionnels jouent un rôle primordial d'information auprès des  parents. Mais pour bien informer, encore faut-il  s'y connaître en matière de pédiculose ! Le Dr. Catherine Combescot-Lang, parasitologue et spécialiste des poux fait le point.
Comment se développe une pédiculose ?
La pédiculose est une parasitose due aux poux de tête. Ces parasites, mesurant de 1 à 3 mm, se nourrissent du sang prélevé dans le cuir chevelu de l'homme, adultes et enfants confondus. Chaque femelle pond environ 4 œufs par jour pendant 1,5 mois, suivant un schéma bien défini : « la ponte se fait instinctivement derrière les oreilles et la nuque des enfants. Ce sont les endroits les plus chauds qui permettent aux lentes d'évoluer dans un environnement de 30 à 32 °C, nécessaire à leur éclosion 6 à 9 jours plus tard, » explique Catherine Combescot-Lang, parasitologue.
Les poux se transmettent de tête à tête ou par contamination indirecte, via des tissus pelucheux, bonnets, écharpes, dans lesquels ils peuvent survivre jusqu'à 48 heures.

Les enfants en bas-âge peuvent-ils être atteints de pédiculose ?
Oui ! « Les gros porteurs de poux sont les enfants, dès l'âge de 2 ou 3 ans jusqu'à environ 12 ans. Le pic survient vers l'âge de 7 ans quand les enfants gagnent en indépendance.  Les petites filles, surtout celles aux cheveux longs, sont les premières concernées, » continue-t-elle. S'ils ne sont pas en ligne de mire,  les enfants accueillis en collectivité ne sont donc pas épargnés par la pédiculose. Le risque premier : une transmission intra-familiale. D'où la mise en garde de Catherine Combescot-Lang : gardez un œil particulièrement attentif sur les petits issus d'une fratrie !

Quels sont les symptômes de la pédiculose chez les tout petits ?
Il est essentiel pour les pros de la petite enfance de repérer les signes qui ne trompent pas et éviter ainsi la contamination de toute la collectivité. En la matière, le symptôme le plus flagrant est évidemment le grattage. « Les démangeaisons sont dues à une allergie des enfants à la salive du pou. On a donc souvent tendance à croire que si les enfants ne se grattent pas la tête, ils n'ont pas de poux. Or, c'est faux. Les démangeaisons peuvent apparaître tardivement, jusqu'à 2 mois après la contamination. Par ailleurs, certaines personnes ne sont pas allergiques et ne se gratteront jamais alors même qu'elles peuvent avoir des poux, » précise la spécialiste. D'où l'intérêt de vérifier très régulièrement la tête des tous petits !

Pour confirmer la pédiculose, il convient ensuite de repérer la présence de lentes. A ne pas confondre évidemment avec les pellicules ou les croûtes de lait. Leur signe distinctif : « les lentes sont pondus à 2 centimètres du cuir chevelu maximum. Contrairement aux pellicules, elles ne tombent pas seules. Si vous devez les faire glisser le long du cheveu pour les retirer, ce sont bien des œufs ». Le bon geste : vérifier l'intégralité de la tête en insistant sur les zones des oreilles et de la nuque.

Quels traitements peut-on conseiller aux parents ?
Une fois les poux identifiés, vient le moment clé de l'information aux parents. Une phase d'autant plus cruciale que tous les soins disponibles sur le marché ne sont pas adaptés aux plus petits. Pour que le traitement soit efficace et sûr, « il est essentiel de choisir un produit qui tue en même temps les poux et les lentes et ce, en une application. Chez les enfants en bas-âge, le produit doit également être à action enrobante, c'est-à-dire qu'il étouffe les poux par une action mécanique, » insiste Catherine Combescot-Lang.

A contrario, les produits à action neurotoxiques (qui paralysent les poux), tout comme les produits contenants des huiles essentielles sont formellement déconseillés car potentiellement dangereux à hautes doses (risques d'allergies, de convulsions, etc.). Autre réflexe à conseiller aux parents : privilégier un produit (enrobant donc) en application locale et pas en pulvérisation, qui peut être inhalé et in extenso, à l'origine de problèmes pulmonaires.

Comment éradiquer définitivement les poux dans les structures d'accueil ?
Un enfant traité, n'est pas nécessairement un enfant sain ! En effet, « les poux peuvent pondre juste avant de mourir, ce qui implique que de nouvelles lentes pourront éclore 6 à 9 jours plus tard. Identiquement, si les lentes n'ont pas été correctement éradiquées, les poux continueront d'apparaître par ordre chronologique de ponte et à se reproduire. » Résultat : malgré le traitement individuel, l'enfant peut continuer à contaminer son entourage. D'où l'intérêt non seulement de choisir le bon produit (voir encadré ci-dessous) mais aussi de prendre des mesures à l'échelle de la crèche ou de la halte garderie. Le leitmotiv de la parasitologue : « traiter collectivement et systématiquement tous les enfants concernés. »

Son conseil : vérifier ou demander à vérifier la tête de TOUS les enfants accueillis le vendredi soir (qu'ils aient déclaré les symptômes de la pédiculose ou non) à l'aide d'un peigne à poux individuel. Puis, traiter l'enfant et l'entourage pendant le week-end si des poux ont été repérés. A préciser également aux parents : rien ne sert de traiter les enfants préventivement !

Quels anti-poux conseiller aux parents ?

Tous les produits antiparasitaires n'ont pas la même efficacité. Dans la classe des produits enrobants qui tuent poux et lentes simultanément adaptés aux enfants en bas-âge, la parasitologue a testé et identifié trois traitements à privilégier : le Pouxit Fort®, le Duo LP Pro® et l'anti-poux Nyda®, plus difficile à se procurer. A utiliser conformément à la notice d'instruction, sans économie de produit pour assurer l'efficacité du traitement !

 

Article rédigé par : Eléonore Schreibman
Publié le 01 septembre 2016
Mis à jour le 02 septembre 2016