Le syndrome de la mort inattendue du nourrisson : qu’est-ce que c’est ?

En France, chaque année, 400 à 500 enfants décèdent de ce syndrome. La mort inattendue du nourrisson (MIN) fait partie des plus grandes angoisses des parents et des professionnels de la petite enfance.
Le plus souvent avant 6 mois
La mort inattendue du nourrisson survient brutalement sans aucun signe annonciateur. 90 % des cas de mort subite ont lieu avant l'âge de 6 mois, avec un pic autour de 3-4 mois, les garçons sont davantage concernés et les décès sont plus nombreux en hiver qu’en été. Au-delà de 6 mois, le risque diminue mais il persiste jusqu'à 2 ans. Le syndrome de la mort subite du nourrisson se produit généralement durant le sommeil du bébé : un tout-petit en bonne santé s’endort et cesse de respirer. Très vite c’est l’arrêt cardio-respiratoire.

Une origine médicale
Certains décès s’expliquent par une pathologie pédiatrique (anomalie cardiaque, digestive, infection bactérienne ou virale foudroyante), d’autres sont accidentels (conditions de couchage, hyperthermie) ou parfois liés à de la maltraitance. Les MIN accidentelles sont souvent provoquées par une asphyxie : l’enfant dort sur le ventre, en présence d’un ou plusieurs objets (peluches, cale-bébé, coussin) ou parfois avec  une couverture... autant de facteurs qui peuvent entraver sa respiration. Si une cause précise est parfois identifiée, bien souvent, les décès ont une origine multifactorielle, ce qui rend plus difficile le diagnostic. Les cas de morts subites inexplicables restent rares.

Le tabagisme, un facteur aggravant
Le tabagisme pendant la grossesse augmente le risque d’accoucher d’un enfant de faible poids et/ou prématuré. Chez ces enfants plus vulnérables aux infections,  la maturation du cerveau n’est parfois pas suffisante pour leur permettre de se réveiller spontanément en cas de difficultés respiratoires. En outre, il est aujourd’hui prouvé que la nicotine se fixe sur les récepteurs du tronc cérébral du fœtus qui seront ultérieurement responsables du réflexe d’éveil. Un bébé qui a été exposé au tabac dans le ventre de sa mère contrôle moins bien sa respiration et peut ne pas  réveiller pour dégager sa tête s’il a du mal à respirer. Le tabagisme passif a les mêmes effets et peut également conduire une obstruction des voies respiratoire  du bébé.

La prise en charge des décès
La Haute autorité de santé a proposé un protocole standardisé aux professionnels de santé en cas de mort subite du nourrisson. Après l’appel des secours et l’intervention d’un médecin qui constate le décès, l’enfant doit être immédiatement transporté à l’hôpital, plus exactement dans un centre de référence sur ce syndrome où un bilan médical est réalisé afin de déterminer les causes du décès. Une autopsie doit être proposée et réalisée dans les 48 heures, avec l’accord des parents.

Une épidémiologie difficile à définir
Des statistiques précises sur le nombre d’enfants décédés de mort subite du nourrisson sont difficiles à obtenir car, malgré les recommandations de la HAS,  des disparités dans la prise de charge médicale demeurent. Les personnes qui interviennent ne recueillent pas toujours les informations utiles et une autopsie médicale n’est pas systématiquement réalisée. L’épidémiologie est aujourd’hui la suivante : pour les MSN (0-1 an), on est passé de 1 500/an au début des années 90 à 220/an actuellement grâce aux campagnes de prévention et à la recherche.
Article rédigé par : Suzanne Godin
Publié le 19 février 2016
Mis à jour le 15 septembre 2017