Colliers d’ambre : la prudence s’impose

Appelés aussi colliers de dentition, les colliers d’ambre font partie des fameux remèdes de grand-mères et séduisent encore nombre de parents. L’ambre aurait des vertus anti-douleur et soulagerait les poussées dentaires.
L'ambre est une résine secrétée par une espèce de pin qui a aujourd'hui disparu. On va à présent la chercher dans les fonds de la mer Baltique. Il n’y a aucune preuve scientifique des vertus antalgiques de l’ambre. Mais si ell ne fait pas du bien, au moins ne fait-elle pas du mal ! Ce n’est donc pas l’ambre qui pose problème, mais le fait de faire porter un collier à un bébé. Même chose d’ailleurs pour les chaînes en or ou en argent ! Le risque ? Qu’il s’accroche quelque part et que le bébé s’étrangle ou en cas de rupture du collier s’étouffe en avalant une perle. Dans les années 2000, les étranglements par colliers repésentaient la première cause de décès traumatiques des bébés de moins de un an. L'hôpital Necker avait recensé 30 en 2003. Après quelques accidents de ce type, la Société Française de Pédiatrie (SFP) avait vivement déconseillé, en 2012, le port de ces colliers autour du cou des bébés. Depuis, il est vrai, de nouvelles normes de fabrication ont été exigées. 

De nouvelles normes 
  • Il doit y avoir un nœud entre chaque perle afin d’éviter en cas de rupture, qu’une perle s’échappe et que le bébé puisse l’avaler. 
  • Le fermoir doit s’ouvrir en cas de traction de 25newton (unité de mesure de la force) soit 2,5 kilos. En clair, il doit s’ouvrir lorsque que le collier mis autour du cou du bébé s’accroche pour éviter une strangulation. 
  • Chaque collier doit être vendu avec une notice de sécurité.

Des risques toujours présents
Saluées par nombre de parents, ces normes ne suffisent pourtant pas. En effet, les colliers d’ambre vendus en pharmacies (de moins en moins souvent) dans des magasins bio, des bijouteries et aussi sur internet, peuvent présenter des malfaçons. Ou même être tout simplement des contrefaçons. Fin janvier 2016 d’ailleurs, des colliers d’ambre ont été rappelés. Le problème ? Un défaut de fabrication du fermoir qui, accroché, ne s’ouvrait pas sous le poids et était susceptible d’entraîner une strangulation. Il s‘agissait de colliers importés par la marque Minerama, commercialisés dans des bijouteries, mais aussi des magasins d’accessoires de mode, certaines enseignes de puériculture et des pharmacies.
La prudence est donc toujours de rigueur. Même s’il n’y a pas aujourd’hui de réglementation interdisant ces colliers, de nombreuses crèches ou micro-crèches notamment, conscientes de ces risques, refusent d’accueillir les bébés qui portent des colliers de dentition tout simplement. Certaines PMI ont pris des positions très claires sur le sujet en les interdisant dans les lieux d’accueil du jeune enfant.
Article rédigé par : Pascale Pommier de Santi
Publié le 15 février 2016
Mis à jour le 19 juillet 2019