Conférence des familles : le discours bilan et tourné vers l'avenir d'Adrien Taquet

Après 17 années d’interruption, la Conférence des familles est de retour, aujourd’hui et demain, présidée par le secrétaire à l’Enfance et aux Familles, Adrien Taquet. Dans son discours d’ouverture, il a notamment abordé « le droit garanti à un accueil du jeune enfant à un prix raisonnable, en individuel comme en collectif », promesse devant être faite à chaque parent français. 

Les deux piliers de la politique familiale
Adrien Taquet a d’abord insisté sur le fait que la politique familiale ne doit pas seulement se résumer aux questions des aides monétaires (allocations familiales…), même s’il reconnaît qu’elles sont d’importance. Selon lui, deux piliers constituent la politique familiale du gouvernement : « une universalité de services pour toutes les familles » et son rôle d’« investissement social ».

L’universalité de services : 1000 jours, congés familiaux et modes d’accueil
Sur la question de l’universalité des services, Adrien Taquet a évoqué plus spécifiquement les 1000 premiers jours de l’enfant, « là où tout commence », un sujet sur lequel il s’est particulièrement investi. Il a ainsi rappelé que les couples bénéficient d’un « parcours 1000 jours » (entretien prénatal précoce…) afin notamment de prévenir la dépression post-partum qui touche 30% des femmes. Il a également expliqué la nécessité d’apporter des solutions pour une meilleure conciliation vie pro-vie familiale avec entre autres l’allongement du congé paternité. Il a aussi exprimé la volonté de refondre les 9 congés familiaux en proposant « un congé, plus simple, mieux partagé entre les parents, et assurant une présence plus importante auprès de l’enfant au cours de la première année de sa vie. » Puis a tout naturellement abordé les modes d’accueil en indiquant : « Nous avons depuis le début de la mandature posé les premières pierres d’un service public de la petite enfance. » D’un part, avec la réforme des services aux familles et le grand plan Ambition Enfance Egalité visant à former les 600 000 professionnels de la petite enfance et d’autre part avec la construction d’un secteur professionnel de la petite enfance via le comité de filière petite enfance. Et de conclure ce premier point : « (...) pour concrétiser cette promesse que nous devons à chaque parent français – le droit garanti à un accueil du jeune enfant à un prix raisonnable, en individuel comme en collectif – nous devrons aller plus loin encore, en posant deux questions : celle des reste-à-charge *différents selon le mode d’accueil, celle de la définition de la compétence petite enfance. » Deux thèmes largement discutés lors de notre évènement La Rentrée de la Petite Enfance. Pour rappel, le reste-à-charge est plus élevé pour les familles qui recourent à une assistante maternelle que pour celles dont les enfants sont accueillis en EAJE. Quant à la compétence petite enfance, en France, elle n’appartient pour l’heure à personne.

Le rôle d’investissement social de la politique familiale ou la lutte contre les inégalités de destin
La politique familiale « permet de lutter efficacement contre les inégalités de destin », a rappelé Adrien Taquet. Et a insisté : « Près de 3 millions d’enfants continuent de vivre sous le seuil de pauvreté, c’est inacceptable et cela a constitué notre première urgence. » Diverses mesures ont été prises pour enrayer ce fléau comme apporter une aide beaucoup plus conséquente aux communes les plus pauvres afin qu'elles créent de nouvelles places de crèche. Des efforts accrus ont porté sur les familles monoparentales dont le nombre a significativement augmenté depuis 30 ans, n’a-t-il pas manqué de souligner. Et de poursuivre : « C’est pour elles que nous avons augmenté de 30% le complément mode de garde. Pour elles que nous souhaitons développer les crèches à vocation d’insertion professionnelle, qui bientôt verront leur existence consacrée par la loi, et permettront à davantage de mères de s’inscrire durablement dans l’emploi ». Adrien Taquet a conclu son discours en ces termes : « (...) je sais que nous pensons de concert, chers acteurs des politiques familiales, que parce que la famille est le cocon dans lequel se développe et s’épanouit l’enfant, que parce que l’enfance est là où se forgent les inégalités de destin, ce travail est plus que jamais nécessaire. Saisissons-nous de cette Conférence des familles pour le rappeler, et pour penser ensemble la politique familiale de demain. »

*A noter que la réforme du Cmg assistantes maternelles proposée par deux rapports du HCEA et allant dans ce sens n'est pas  inclus dans le PLFSS actuellement en discussion.
Article rédigé par : Caroline Feufeu
Publié le 05 octobre 2021
Mis à jour le 02 mars 2023