Coqueluche : le nombre de cas chez les nourrissons n’a jamais été aussi bas

Depuis la pandémie de COVID-19, le dispositif de surveillance de la coqueluche RENACOQ (milieu hospitalier) a noté une baisse considérable du nombre de cas chez les tout-petits avec un taux rapporté en 2020-2021 le plus faible depuis 1996. 

Une baisse marquée chez les 0-5 mois
Chez les nourrissons, population à risque de formes graves, Santé Publique France rapporte que les chiffres RANACOQ n’ont jamais été aussi bas et particulièrement dans la tranche d’âge 0 à 5 mois, comparativement aux nourrissons âgés de 6 à 11 mois. Chez les nourrissons de moins de 12 mois, il y a eu 35 cas de coqueluche en 2020 et 4 cas en 2021.
Même tendance en médecine de ville où le réseau Sentinelles a rapporté un faible nombre de cas de coqueluche : 11 cas en 2020 et seulement 1 cas en 2021.

L’impact positif des mesures sanitaires 
Santé publique France énonce un lien possible entre ce faible nombre de cas de coqueluche et les mesures sanitaires mises en place pendant l’épidémie de COVID-19. Elle explique qu’ « une étude française publiée en 2022, ayant appliqué des modèles de régression à 8 années de données (2013 à 2020) a conclu en faveur de l’impact positif des interventions visant à atténuer la pandémie de COVID-19 sur l’épidémiologie de la coqueluche. »

Une maladie contagieuse nécessitant l’éviction de l’enfant
La coqueluche est une maladie respiratoire due aux bactéries Bordetella pertussis et Bordetella parapertussis. Très contagieuse, elle se transmet via les gouttelettes provenant du nez ou de la bouche lors de la toux. 

3 phases se succèdent dans la maladie :

-    L’incubation. Elle est sans symptôme et peut s’étendre de 7 à 21 jours avec une moyenne de 10 jours. Elle est suivie d’une rhinite de deux semaines environ.
-    Une phase caractérisée par une toux persistante de plus de 7 jours sans aucune fièvre. Les quintes peuvent être associées à une reprise inspiratoire difficile avec l’émission d’un son aigu ("chant du coq"), parfois des vomissements.
-    Une phase de convalescence avec régression de la toux. Cette période peut durer plusieurs semaines.
La coqueluche se traite grâce aux antibiotiques (macrolides). Elle nécessite l’éviction de la crèche de l’enfant atteint pendant 5 jours après le début de l’antibiothérapie. 

Des complications chez les plus petits
Chez les nourrissons, les quintes peuvent provoquer des apnées pouvant être graves. Elle peut parfois s’accompagner d’une défaillance respiratoire ou multiviscérale. L’Inserm rapporte sur son site que « la coqueluche reste en France la première cause de décès par infection bactérienne entre dix jours et deux mois de vie. »
Chez les jeunes enfants, la coqueluche peut entrainer une pneumonie ou des affections neurologiques (crises convulsives, encéphalites). 

La vaccination pour éviter la contamination 
Les bébés sont contaminés par leurs propres parents (63% de cas) ou leurs frères et sœurs (27% des cas) rapporte l’Inserm. La vaccination reste la meilleure prévention pour éviter l’infection. La vaccination du nourrisson est obligatoire dès l’âge de 2 mois. Des rappels sont ensuite administrés tout au long de la vie. Pour protéger les nourrissons de la naissance à 6 mois, on préconise la stratégie du "cocooning". On recommande aux futures mamans de se faire vacciner à partir du 2ème trimestre de grossesse, en privilégiant la période entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée. Cette vaccination sert à protéger le nouveau-né et le nourrisson par transfert placentaire d’anticorps maternels. La vaccination est aussi recommandée à l’entourage proche du nourrisson (père, nounou, baby-sitter, grands-parents.) en contact étroit avec le futur nourrisson durant ses six premiers mois.

Sources : univadis.fr et inserm


 
Article rédigé par : Isabelle Hallot
Publié le 31 janvier 2023
Mis à jour le 15 mai 2023