Etude : Le masque aurait un impact limité sur les interactions sociales des enfants

Les professionnels de la petite enfance qui sont obligés de porter un masque en présence des enfants ont plusieurs fois alerté sur le potentiel impact du port du masque sur les interactions sociales des enfants, le langage ou la compréhension des émotions.  Une nouvelle étude  de l’Université du Wisconsin-Madison parue dans la revue Plos One*  il y  a quelques jours est plutôt rassurante sur le sujet. Les chercheurs  ont montré que les masques n'empêchent pas les enfants de comprendre les expressions faciales.

Les auteurs de l’étude ont montré à 81 enfants d’âge scolaire, des photos de visages masculins et féminins avec des expressions faciales affichant de la tristesse, de la colère ou de la peur. Ils ont cherché à savoir si les enfants étaient capables de percevoir ces émotions quand les visages étaient couverts par un masque chirurgical -ne recouvrant  que la moitié inférieure du visage et laissant visible les yeux, les sourcils et  le front -  ou par des lunettes de soleil - cachant uniquement les yeux -  et s’il y avait une différence quand la bouche et le nez étaient couverts ou quand seuls les yeux l’étaient.  
Dans la majorité des cas les enfants ont été capables d'interpréter les émotions des adultes aux visages  découverts.
Concernant les visages masqués, même s’ils étaient moins précis,  ils  ont dans de nombreux cas correctement identifié la colère, la tristesse et la peur.

Les chercheurs relativisent donc l’impact du masque porté par les adultes sur les interactions sociales des enfants. Concernant les visages avec lunettes de soleil, les enfants étaient moins précis avec les visages que ceux découverts que pour deux émotions: la colère et la peur. Cela suggère que les enfants ont déduit que le visage affichait de la tristesse uniquement à partir de la forme de la bouche, alors que les informations de la région des yeux étaient nécessaires pour faire des déductions sur la colère et la peur. La peur, souvent confondue avec la surprise, était également la plus délicate pour les enfants à repérer derrière un masque.

En résumé, la capacité des enfants à déduire et à répondre à l'émotion d'une autre personne, et les interactions sociales qui en résultent, peuvent ne pas avoir été considérablement altérées par le port d'un masque pendant la pandémie COVID-19.Les auteurs de l’étude soulignent que les enfants n’utilisent pas uniquement les expressions du visage mais déduisent aussi un signal  émotionnel de la posture du corps et la coloration du visage.

*Ashley L. Ruba, Seth D. Pollak. Inférences des émotions des enfants à partir de visages masqués: implications pour les interactions sociales pendant COVID-19 . PLOS ONE , 2020; 15 (12): e0243708 DOI: 10.1371 / journal.pone.0243708



 



 
Article rédigé par : Isabelle Hallot
Publié le 31 décembre 2020
Mis à jour le 14 juin 2021

Peut être aurait il été plus objectif de préciser l'âge des enfants concernés par cette étude ! En effet, il me semble qu'elle a été réalisé auprès d'enfants en âge d'être scolarisés au primaire, et qui ont donc bien acquis la détection, l'identification et l'expression des émotions. Sans doute que menée auprès d'un public plus jeune (2-4 ans), l'étude aurait aboutie à une toute autre conclusion. En tant qu'assistante maternelle, je constate au quotidien le fort impact du masque sur les plus jeunes. Si bien que j'ai renoncé à le porter à mon domicile, malgré le fait que je fais partie des populations à risque.