Les grandes missions des RAM

Les Relais Assistantes Maternelles, appelés souvent sous leur acronyme RAM, ont été créés pour rompre l’isolement des professionnelles de l’accueil individuel du jeune enfant. Deux idées fortes : les accompagner dans l’exercice de leur métier et participer à leur professionnalisation. Zoom sur les principales missions de ces structures nées il y a plus de 30 ans.
Les Relais d’Assistantes Maternelles (RAM) ont été créés en 1989, à l’initiative de la Caisse Nationale des Allocations Familiales (CNAF) dans le but d’accompagner les assistantes maternelles, qui représentent le premier mode d’accueil en France. Mais il a fallu attendre 2005 pour que les RAM et leurs missions soient reconnus dans la législation*. Ils ont pour gestionnaires des collectivités territoriales, principalement des communes mais aussi des associations et sont accessibles gratuitement. En général, à leur tête un éducateur de jeunes enfants (EJE) ou une infirmière–puéricultrice. Au départ, les RAM avaient deux grands objectifs : le soutien et l’accompagnement des assistantes maternelles. Avec en arrière-plan une volonté de sortir du travail au noir. En 2011, la CNAF élargit les missions des RAM. Désormais, ils sont ouverts aux gardes d’enfants à domicile (les auxiliaires parentales) pour qu’elles bénéficient du même effort de professionnalisation et de mise en valeur de leur métier. C’est pourquoi désormais on les appelle souvent dans les grandes villes RAM/RAP (Relais Auxiliaires Parentales). Certains, les RAP, sont d’ailleurs uniquement dédiés à ces professionnelles de l’accueil au domicile des parents. Et ils sont souvent itinérants pour aller à leur rencontre. Mais surtout les RAM aident les familles dans la recherche et l’obtention d’un mode d’accueil. Comme le souligne Nathalie Encinas, directrice du service petite enfance de la mairie de Courcouronnes, « le RAM est un bel outil qui répond à un vrai besoin. La difficulté tient en ce qu’il est encore peu connu et pas assez utilisé. »

Sortir les assistantes maternelles de leur isolement
Les assistantes maternelles accueillent des enfants à leur domicile et les auxiliaires parentales au domicile des parents, d’où leur solitude et leur isolement professionnel. Le RAM leur offre alors un lieu de rencontre et d’échange avec leurs paires : échange de pratiques, d’expériences, de situations vécues, de problèmes rencontrés, de solutions possibles. C’est aussi l’occasion pour les professionnelles de faire rencontrer d’autres enfants aux petits qu’elles accompagnent et de leur proposer un nouveau lieu de développement et de jeu. Parfois même, les RAM sont les seuls points d’échanges entre les professionnelles, comme en témoigne Françoise Näser, assistante maternelle à Mérignac. « Dans le règlement de notre département, il est interdit aux assistantes maternelles de se regrouper dans les lieux publics ou privés, sans la présence d’un professionnel de la petite enfance : seul le RAM est autorisé ». Une règlementation qui peut gêner les professionnelles de l'accueil individuel.

Informer, orienter, former les pros de l’accueil individuel
En grande majorité les RAM communiquent de l’information à destination des professionnelles de l’accueil individuel. Quels sont leurs droits ? A quelles aides peuvent-elles prétendre ? Vers quels organismes ou institutions se tourner pour des questions spécifiques ? Les RAM répondent aux questions des assistantes maternelles ou auxiliaires parentales, mais aussi - et cela mérite d’être rappelé - les personnes qui se tournent vers ce type de métier : comment se former et quelles sont les conditions d’accès. « Beaucoup de personnes sont intéressées par la petite enfance, mais ne savent pas quoi choisir, explique Agnès Houssaye, infirmière puéricultrice responsable du RAM du Quesnoy et coordinatrice du réseau RAMEL. Nous leur parlons des points positifs et négatifs de chaque profession. » Les RAM leur proposent également des outils d’amélioration et de réflexion sur leurs pratiques. Les animatrices de RAM organisent ainsi des ateliers sur des thèmes choisis ou font venir des intervenants extérieurs.

Aider les parents employeurs
Aujourd’hui, l’autre grande action des RAM est menée auprès des familles. Les parents qui confient leurs enfants à une assistante maternelle ou une garde d’enfant à domicile deviennent des employeurs. Dès cet instant, ils ont un grand besoin d’information, voire d’accompagnement pour tout ce qui concerne l’élaboration d’un contrat, leurs droits, devoirs et obligations. Sur ces questions, les RAM peuvent délivrer une information générale aux parents ou les orienter vers les institutions adéquates. Nouvelle mission également : leur transmettre les possibilités existantes sur le territoire en termes de mode d’accueil. Il s’agit ici pour les RAM à la fois de recenser le nombre d’assistantes maternelles ou gardes d’enfants à domicile en exercice avec leurs disponibilités, et de mentionner les autres lieux d’accueils (crèches, micro crèches…). « Nous avons un rôle d’observatoire sur la commune, souligne Patricia Mejia, responsable du relais petite enfance de Pantin. Nous demandons notamment des chiffres à la PMI et rendons des bilans à la CAF de notre département. »


*article L. 214-2-1 du Code de l’action sociale et des familles

Quelques chiffres-clefs

•   90% des RAM renseignent les familles sur l’ensemble des modes d’accueil
•   80% des RAM délivrent une information générale sur le droit du travail
•   20% des RAM constituent le point unique d’information sur les modes d’accueil de leur territoire
•   Près de 80% des RAM recensent les disponibilités des assistantes maternelles et les besoins d’accueil spécifiques

Source : Cnaf

Article rédigé par : Armelle Bérard Bergery
Publié le 05 juin 2017
Mis à jour le 01 décembre 2021