Isabelle Sancerni, présidente du CA de la Cnaf : « La branche Famille n’a pas à rougir de son action. »

Isabelle Sancerni, présidente du Conseil d’administration de la Cnaf a accepté de répondre à nos questions sur la crise sanitaire et la façon dont la Cnaf a géré les aides pour soutenir les modes d’accueil. Une interview-express qui permet de clarifier un certain nombre de points : l’aide à la réouverture, le rôle de la Cnaf vis-à-vis des crèches, micro-crèches Paje et assistantes maternelles.


Les Pros de la Petite Enfance : comment avez-vous souhaité accompagner les modes d’accueil durant cette crise sanitaire ? `
Isabelle Sancerni :  Notre but, depuis le confinement jusqu’à cette phase 2 du déconfinement, a toujours été de sécuriser nos partenaires, en l’occurrence les EAJE, pour qu’ils gardent la tête hors de l’eau pendant le confinement et puissent accueillir les familles à la fin de cette période. C’est le sens de toutes les aides que nous avons votées. Nous avons eu comme priorité absolue de sécuriser financièrement nos partenaires pour qu’ils soient en mesure d’accueillir à nouveau les enfants.
 En clair, la branche Famille a fait en sorte de maintenir les établissements percevant la PSU car ils sont financés par le Fonds National d’Action Sociale (FNAS).
 
Vous avez néanmoins voté des aides pour les micro-crèches Paje et les MAM ?

Par la suite, il y a eu deux exceptions, les micro-crèches Paje et les MAM qui ne relèvent pas du FNAS. Après accord de nos tutelles, nous avons donc élargi les aides. C’est le FNAS qui porte ces aides mais ce n’est pas lui qui les supportera. Une fois la période de l’aide terminée, il faudra que le Fonds National des Prestations familiales (FNPF) « rembourse » le FNAS, car c’est lui le financeur du Cmg. Le CA de la Cnaf a voté ces aides à condition que ce virement du FNPF vers le FNAS soit fait. Et il en est de même pour l’aide exceptionnelle à la réouverture incluant les micro-crèches Paje. Soyons clairs, ce n’est pas le FNAS qui supportera ces surcoûts. Le FNAS n’est le financeur que des crèches PSU. »
 
Pourquoi avoir écarté les MAM des aides à la réouverture ?
Nous n’avons pas eu ce type d’accord avec nos autorités de tutelle. (Ndlr : le ministère des solidarités et de la santé et le ministère de l’Action et des comptes publics »). Pour autant, nous accompagnons les MAM depuis le début du confinement en leur octroyant une aide de 3 euros destinée à couvrir leurs charges de loyer. C’était une vraie volonté du CA de soutenir toutes les structures petite enfance.
 
Les aides sont-elles des aides hors budget ?
Les aides accordées proviennent d'un redéploiement au sein de notre budget d'action sociale, l'idée étant de neutraliser les effets de la crise.

 Et les crèches réquisitionnées, pourquoi ne pas les avoir fait bénéficier de l’aide 10euros aux places rouvertes, puisqu’elles sont restées ouvertes pendant tout le confinement ?
Quand nous avons pensé cette prime de 10 euros, c’était pour encourager la réouverture progressive de solutions d’accueil, attendue par les familles.  Nous avons également tenu compte des remontées de terrain nous alertant sur les surcoûts induits, au redémarrage, par les consignes sanitaires. Par ailleurs, les crèches ouvertes au personnel prioritaire pendant le confinement percevront une PSU majorée puisque nous compenserons la gratuité offerte aux parents.
 
Que dire aux assistantes maternelles exerçant hors MAM, les grandes oubliées ?

J’entends les préoccupations des assistantes maternelles mais elles ne relèvent pas d'un financement par le FNAS. Elles sont par ailleurs soutenues par les mesures gouvernementales de chômage partiel.

Voir aussi notre enquête conscrée aux Modes d'accueil : quel bilan un mois après le déconfinement
Article rédigé par : Propos recueillis par Catherine Lelièvre
Publié le 12 juin 2020
Mis à jour le 12 juin 2020