Jardins d’enfants : Strasbourg se mobilise à son tour

Avec Paris, Strasbourg est l’une des villes qui accueillent le plus grand nombre de jardins d’enfants. Certains municipaux, mais la plupart associatifs. Une tradition locale liée à la proximité avec l’Allemagne et ses kindergarten. Les jardins d’enfants de la ville et de ses environs viennent de signer un manifeste qui part en guerre contre l’article 4 bis d’une école au service de la confiance qui donne un sursis de deux ans à ces structures pour choisir : devenir un EAJE ou se transformer en école, hors ou sous contrat. Un choix qu’aucun jardin d’enfants ne souhaite faire, eux qui tiennent à leur spécificité : accueillir les enfants de 2 à 6 ans.

Un collectif des jardins d’enfants associatifs de Strasbourg et environs
Ce manifeste  envoyé aux députés et sénateurs de la région, acte la création, à l’instar de des jardins d’enfants pédagogiques de Paris, d’un collectif des jardins d’enfants associatifs de Strasbourg et des environs, soit 7 au total. Il insiste sur les spécificités de ces structures, ni crèches, ni écoles maternelles, mais lieux de vie et d’apprentissages. Avec des pédagogies parfaitement adaptées aux jeunes enfants, une démarche d’inclusion des enfants en situation de handicap et des relations avec les parents ouvertes et « soutenantes ».
Dès lors il s’inquiète des risques liés à cette disparition annoncée. Cela engendrerait, en Alsace notamment, « un risque de sureffectif dans les classes maternelles, un accueil difficile voire impossible des enfants porteurs de handicap dans ces mêmes classes, un travail de soutien à la parentalité́ entravé par ces problématiques pour les professeurs des écoles, et bien évidemment le non-respect de la liberté́ des familles à choisir le lieu d’éducation de leurs enfants de moins de 6 ans et donc un investissement moindre de celles-ci dans la collaboration éducative avec le lieu d’instruction, pourtant primordiale au bon développement et à l’épanouissement des enfants de cet âge » .

Deux principales revendications
De ce fait, le Collectif demande d’une part de modifier l’article 4 bis « afin de permettre aux jardins d’enfants de donner l’instruction obligatoire aux enfants de 3 à 6 ans, sous contrôle de l’autorité de l’état compétente en matière d’éducation, de manière pérenne et définitive ».
« Et de permettre aux familles une modulation du temps de présence de leurs enfants de moins de 5 ans dans les établissements d’instruction afin de respecter le rythme de chaque enfant. »


Voir aussi : La FNEJE soutient l'appel à la non disparition des jardins d'enfants et des classes passerelles et Une pétition pour sauver les jardins d'enfants et les classes passerelles
Article rédigé par : C.L
Publié le 05 mars 2019
Mis à jour le 05 mars 2019