L’arnaque de plusieurs gels hydroalcooliques révélée par la DGCCRF

La Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) a récemment mis en lumière plusieurs marques de gels hydroalcooliques qui sont loin de protéger les consommateurs contre les virus et les bactéries, comme ils le prétendent pourtant. Ces gels font cependant partis des gestes barrières nécessaires afin d'éviter une propagation du virus.

Le gel « Hand Sanitizer » de SYMEX inactif contre le virus
C’est le cas du gel « Hand Sanitizer » de la marque SYMEX dont la teneur en éthanol n’est pas suffisante pour être antibactérien et antiviral. En effet, un gel hydroalcoolique se doit de contenir minimum 60% d’alcool mesuré afin d’être efficace. En l’occurrence, le gel « Hand Sanitizer » n’en contient que 27% …

Ce produit inefficace a été fabriqué en Turquie puis importé par une entreprise belge dans l’Union européenne avant qu’il soit vendu par un importateur français qui a fourni les pharmacies. Difficile donc de désigner un coupable tant il y a d’intermédiaires.

La DGCCRF intime donc aux consommateurs d’arrêter l’utilisation de ce gel et de le rapporter en pharmacie. Cette mesure s’applique à tous les flacons contenant 30, 60 et 100ml.

Des marques bio elles-aussi dans le viseur
La marque bio « Coslys » dont le flacon de 100ml  est vendu en pharmacie et grandes surfaces contient la mention « gel hydroalcoolique ». Il s’avère cependant être un « produit d’hygiène cosmétique » et non pas un désinfectant quand on consulte sa fiche technique.

Pourtant, de nombreux consommateurs ont acheté ce gel durant la crise sanitaire, à tel point qu’il est en rupture de stock depuis avril.

L’autorisation de fabrication de gels hydroalcooliques entraîne des fraudes
Afin d’endiguer la pénurie de gels survenue peu avant le confinement, le gouvernement a autorisé la fabrication de gels hydroalcooliques à de nombreux professionnels, comme les pharmaciens. Tous doivent néanmoins respecter les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Si la plupart respectent scrupuleusement l’arrêté de l’OMS, une pharmacienne niçoise a toutefois été condamnée il y a quelques semaines à 1 an de prison avec sursis ainsi qu’une lourde amende et une interdiction d’exercer à nouveau ses fonctions. Elle aurait en effet vendu peu avant le confinement des gels hydroalcooliques fabriquée chez elle mais qui contenaient en vérité du gel pour échographie.

Les consommateurs censés vérifier ce qu’ils achètent
Pour la DGCCRF, c’est maintenant aux consommateurs de veiller à bien vérifier le contenu de ce qu’ils achètent. Dès le 31 mai, chaque gel hydroalcoolique fabriqué sera obligé de mentionner la teneur en alcool sur son étiquette pour pallier le manque de clarté qui a fait jusque-là défaut aux fabricants.

Pour les consommateurs, le site SignalConso leur permettra de trouver chaque fraude ou arnaque sur des produits renseignés.
 
Article rédigé par : Nora Bussigny
Publié le 19 mai 2020
Mis à jour le 19 mai 2020