Le collectif « Pas de Bébés à la consigne » interpelle le gouvernement au sujet du déconfinement

Le collectif « Pas de Bébés à la consigne » vient d’adresser une lettre ouverte au Président de la République et au Gouvernement le 22 avril dernier. Il y affirme son accord pour déconfiner les tout-petits « mais avec des modes d’accueil en toute sécurité et qualité pour les enfants et les adultes ».  Autrement dit pas dans n’importe quelles conditions.

Dans la perspective du déconfinement progressif à partir du 11 mai prochain, les  professionnels des modes d’accueil individuel et collectif du jeune enfant se préoccupent des conditions dans lesquelles ils  pourront reprendre leurs activités.

Dans sa lettre ouverte au Président de la République et au Gouvernement, datée du 22 avril, « Pas de bébés à la consigne » entend porter « le souci des professionnels de la petite enfance de promouvoir en ces circonstances, plus que jamais, à la fois la qualité et la sécurité de l’accueil tant du point de vue des enfants et de leurs familles que celui des professionnels ».

Le Collectif rappelle les missions d’intérêt public que les modes d’accueil ont à coeur de défendre : offrir aux enfants un retour adapté à la nouvelle situation après le stress du confinement, lutter contre les inégalités sociales, les fragilités de tous ordres et les risques de violences intra-familiales.  Des missions qui, pour être correctement remplies, devront répondre à des exigences sanitaires strictes afin de garantir le  bien-être physique et psychique de tous.

Les conditions de "Pas de bébés à la consigne"
« - la mise à disposition de masques et solutés hydro-alcooliques en quantité suffisante dans tous les lieux qui accueillent de jeunes enfants : crèches, micro-crèches, MAM, assistantes maternelles, écoles maternelles,
- le nettoyage adapté des locaux jusqu'à la désinfection en fonction des situations sur la base des recommandations officielles,
- l'accueil progressif des enfants, dans des conditions à déterminer en concertation entre les familles, les professionnel.les et les gestionnaires et en prenant en compte la lutte contre les inégalités sociales et les situations de fragilité familiale,
- l'accueil par tout petits groupes inférieurs à 10 enfants et l'adaptation des taux d'encadrement (1 pour 3 à 1 pour 5 enfants) permettant de garantir, non pas une "distanciation sociale" illusoire voire néfaste pour les tout-petits, mais des conditions combinant les nécessités de l'hygiène et la disponibilité affective et éducative due aux très jeunes enfants,
- l'organisation des arrivées et des départs des enfants de façon échelonnée le matin et le soir pour éviter les occasions de contacts et de regroupements,
- le recours organisé et facilité à un référent médical pour la survenue de toute situation de suspicion de Covid-19, et la garantie de mise en œuvre de tests diagnostics adaptés le cas échéant, individuellement et collectivement. 
»

 
Article rédigé par : Marie-Sophie Bazin
Publié le 23 avril 2020
Mis à jour le 23 avril 2020