Modes d’accueil : forte mobilisation des professionnels suite à l’appel de Pas de Bébés à la Consigne

Environ 1500 à Paris, 500 à Toulouse, 500 à Montpellier, 350 à Dijon, 600 à Nantes… Les professionnels de la petite enfance ont été nombreux à se mobiliser ce jeudi 28 mars pour défendre la qualité des modes d’accueil.

Cette mobilisation (la plus forte depuis celle contre le fameux décret Morano qui abaissait les normes d’encadrement dans les structures collectives, faisant chuter le pourcentage de diplômés de 50% à 40%) est aussi le le reflet du malaise et du mal-être des professionnels de terrain qui se sentent abandonnés par le gouvernement. L'expression d'une sorte de ras-le-bol mais aussi la volonté de porter des revendications et propositions pour peser sur les futures ordonnances destinées à simplifier le cadre normatif les modes d’accueil afin d'en faciliter le développement.

Pas de remise en cause de la règle des 40-60
A l’origine de cette journée,  Pas de bébé à la consigne a publié parallèlement sur son site une lettre ouverte à Christelle Dubos, la secrétaire d’état auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé. Une délégation du Collectif a d’ailleurs remis cette lettre ouverte au cabinet de la Secrétaire d’État. A cette occasion la délégation a insisté sur les points de la future réforme qui l’inquiétaient le plus. Et a obtenu l'engagement oral que la règle des 40-60 (40% de personnels diplômés vs 60% de personnels qualifiés) ne serait pas remise en cause et que la logique des diplômes serait maintenue telle qu’elle existe dans l’actuel décret (pas de remise en question des diplômes identifiés et pas d'intégration au quota des personnels diplômés ceux en cours de formation). Une assurance qui signe un premier succès.
En revanche, aucune assurance n’a été obtenue quant aux taux d’encadrement : la tendance du gouvernement étant d’aller vers un taux global (quel que soit l'âge des enfants et qu’ils marchent ou ne marchent pas), ce que réfute le Collectif attaché à la notion de marcheur ou non marcheur au motif que pour les professionnels, cela change beaucoup. Pas d’assurance non plus sur cette fameuse question de m2 par enfant pour la superficie des locaux. La délégation a également été informée que le projet de texte post-concertation qui devait être soumis à consultation dès la fin du mois de mars ne le serait finalement que fin avril.

20 propositions pour un printemps des modes d’accueil
La lettre ouverte à Christelle Dubos reprend 20 propositions avec pour fil rouge « développer à la fois largement l’offre d’accueil des jeunes enfants tout en assurant sa plus ample qualité » et organisées autour des 5 grands axes  :
1. Développer l’offre d’accueil des jeunes enfants
2. Amplifier la qualité d’accueil des jeunes enfants et promouvoir la qualité au travail pour les professionnels
3. Établir un plan métiers de qualité pour la petite enfance, développer et rénover les formations
4. Favoriser l’accès financier des familles au mode d’accueil de leur choix
5. Instituer un service public de la petite enfance
Autour de ces grands thèmes, des propositions parfois audacieuses (un taux d'encadrement de 1 pro pour 5 enfants par exemple et un retour à un ratio de 50-50 en ce qui concerne les qualifications professionelles du personnel) qui risquent de se heurter aux revendications des gestionnaires. Rappelons que la FFEC s'opposera à toute réforme qui entrainerait un surcoût.

A noter : en régions, cette lettre ouverte et ses 20 propositions a été remise aux préfets.

Lire l’intégralité de la lettre ouverte

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Article rédigé par : C.L
Publié le 28 mars 2019
Mis à jour le 04 avril 2019