Nouvelles recommandations sur la bronchiolite : les kinés réagissent

C’était à prévoir, les représentants des kinésithérapeutes n’ont pas été longs à réagir aux recommandations de l’HAS sur la prise en charge de la bronchiolite et à la remise en question de la kiné respiratoire. L’ordre des masseurs-kinésithérapeutes et les principaux syndicats de la profession viennent de publier un communiqué en réaction à ces nouvelles directives.

Les kinésithérapeutes insistent sur leur importance en cas de bronchiolite
Les représentants des kinésithérapeutes précisent que le drainage bronchique a été validé par l’étude Bronkilib 2 qui atteste des effets positifs de la kinésithérapie respiratoire dans la prise en charge de la bronchiolite du nourrisson et regrettent que la HAS n’en tienne pas compte.
Ils insistent sur leur rôle qui « va plus loin que le drainage bronchique » et soulignet qu' un kiné  « ausculte, évalue et réoriente le bébé vers les urgences ou le médecin traitant au besoin ». Ils rappellent à juste titre que les réseaux de kinésithérapeutes ont permis de « réduire de manière significative le recours aux urgences et la durée d’hospitalisation des nourrissons atteints de bronchiolite ».
Dans leur communiqué, ils soutiennent que pour 97% des 460 000 enfants atteints de bronchiolite « le rôle du kinésithérapeute est essentiel ».

Pour la HAS les méthodes de kiné respiratoire  n’ont pas fait preuve de leur efficacité
De son côté, l’HAS conteste l’efficacité de certaines pratiques de kiné respiratoire, jugeant même contre-indiqués le clapping ou la vibration. Pour elle, « la technique de l’augmentation du flux expiratoire (AFE) n’est pas efficace dans la prise en charge des nourrissons hospitalisés pour une bronchiolite aiguë. » L’AFE n’aurait, par ailleurs, « pas fait la preuve de son efficacité pour les formes de bronchiolites traitées en ambulatoire ». Toujours selon le communiqué de l’HAS, la kiné respiratoire n’est donc « pas recommandée ».  Néanmoins, elle encourage la poursuite des recherches et études, sur le sujet surtout dans le cadre des hospitalisations.

L’HAS souligne enfin l’importance de la kinésithérapie dans le soutien à la parentalité grâce notamment aux réseaux de bronchiolite. Elle insiste sur la nécessité d'une surveillance et de mesures éducatives des « professionnels de premiers secours et réseaux de bronchiolite »
Article rédigé par : Nora Bussigny
Publié le 14 novembre 2019
Mis à jour le 14 novembre 2019