Pesticides : l’Anses alerte sur les effets des pyréthrinoïdes sur la santé des enfants

L’agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) alerte sur les risques de certains pesticides sur la santé des enfants. Les experts, qui ont analysé plusieurs travaux d’envergure, rapportent des troubles du neurodéveloppement plus fréquents chez les enfants exposés à ces substances.
Au travers de son dispositif de phytopharmacovigilance, l’Anses a analysé les résultats d’un travail scientifique mené notamment par l’Inserm sur les liens entre l’exposition aux pesticides et la santé humaine. Ses conclusions sont préoccupantes. L’Agence a identifié « plusieurs signaux sanitaires dont un signal fort concernant la famille des pyréthrinoïdes ». Ces insecticides sont utilisés dans un large spectre de produits phytopharmaceutiques, mais également dans des biocides et des médicaments vétérinaires.

Concrètement on les retrouve dans des produits visant à lutter contre une très grande variété de nuisibles : insectes volants, rampants, puces, tiques, poux, gale, pucerons, cochenille, mouches des fruits et légumes, vers et insectes xylophages. Les pyréthrinoïdes sont utilisés de manière importante en France et notamment dans la sphère domestique. De plus, « les données d’imprégnation de l’étude Esteban (Santé publique France 2021) font ressortir des fréquences de quantification importantes de la population française en pyréthrinoïdes, plus élevées chez les enfants que les adultes », rappelle l’Anses.
Des effets sur le neurodéveloppement
« Le principal signal pour la famille des pyréthrinoïdes se rapporte aux troubles du comportement de type internalisé (anxiété, symptômes dépressifs etc.) chez les enfants de mères exposées pendant la grossesse », souligne l’Anses. L’Agence rapporte que d’autres études mettent en avant des effets de l’exposition aux pyréthrinoïdes, pendant la grossesse ou dans la petite enfance, sur le neurodéveloppement des enfants (troubles du langage, TSA, TDAH).
Face à ces risques, les experts soulignent l’importance d’une mise à jour régulière de l’évaluation des risques pour chaque substance et produit phytopharmaceutique et ce, d’autant plus que ces substances sont généralement approuvées pour de longues durées. Enfin, l’Agence appelle à la plus grande prudence dans l’utilisation des produits contenant ces substances, « du fait de leur effets pharmacologiques et/ou toxicologiques avérés.»
Candice Satara
PUBLIÉ LE 24 avril 2025