Pièces à conviction sur les crèches privées : LPCR au coeur du débat

Décidement le reportage - « enquête » sur les crèches privées diffusé il y a quelques semaines sur France 3 dans l’émission "Pièces à conviction", n’en finit pas de faire des vagues.  
Selon le Collectif Pas de bébés à la consigne, des délégués syndicaux du réseau de crèches Les petits chaperons Rouges (dont un établissement était mis en cause) sont menacés par leur direction de licenciement. La direction de LPCR justifie la procédure en cours mais rappelle qu’aucune décision n’a été prise.


Un communiqué de Pas de bébés à la consigne vindicatif
Dans un communiqué daté de ce vendredi 28 février, intitulé « Crèches Les petits chaperons rouges -des salariés face au loup », Pas de bébés à la consigne précise : « Après la diffusion du documentaire Pièces à conviction (…) qui révélait des conditions désastreuses d’accueil dans certaines crèches, notamment affiliées au groupe Les petits chaperons rouges (LPCR), deux délégués syndicaux de ce groupe sont menacés de licenciement par leur direction.
Celle-ci leur reproche d’avoir divulgué un rapport confidentiel du CHSCT dont un passage a été révélé dans le documentaire qui fait état de « sections en sous-effectif, professionnels sont souvent en dessous du taux d’encad
rement, survenue de situations de maltraitance etc.. »
Les délégués syndicaux mis en cause démentent formellement avoir divulgué ce rapport.
Par ailleurs,  Pas de bébés à la consigne regrette que « la direction des petits chaperons rouges paraît surtout préoccupée d’assurer l’opacité du document issu d’un organisme habilité relevant du code du travail, qui met en cause des pratiques potentiellement maltraitantes envers des enfants accueillis dans certaines de ses structures. Ceci plutôt que de prendre, le cas échéant, la mesure nécessaire au rétablissement de conditions d’accueil conformes à la charte nationale d’accueil du jeune enfant ».
Et de conclure : « Pas de bébés à la consigne dénonce en tout état de cause la menace de licenciement ou toute autre mesure répressive à l’encontre de délégués syndicaux du groupe LPCR et demande à sa direction de renoncer à toute mesure en ce sens. 
»
 
La réponse des Petits chaperons rouges

Contacté, LPCR, nous a répondu par la voie de son président -fondateur Jean-Emmanuel Rodocanachi en ces termes : « Les Petits Chaperons Rouges sont depuis 20 ans reconnus comme un acteur de référence dans le secteur de la petite enfance en France.
La grande qualité de leurs crèches est incontestable. Il est d’ailleurs le seul acteur à avoir certifié son réseau de crèches au moyen de SGS Qualicert (Leader mondial de la certification). La qualité de l’accueil en crèche et de l’éveil des enfants est en effet une priorité pour le groupe.Un rapport d’expertise a été demandé par le CHSCT en 2017 sur une seule des 450 structures opérées par l’entreprise. Ce rapport établi par un cabinet d’expertise est actuellement contesté en justice pour conflit d’intérêt du fait de la partialité d’un de ses rédacteurs.
La structure concernée donne toute satisfaction aux familles dont les derniers résultats s’élèvent à 90% de parents très satisfaits. Les deux membres du CHSCT à l’origine de cette demande de rapport sont liés à cette crèche. Leurs entretiens préalables se sont tenus conformément à la loi. Les salariées ont été entendues et ont pu s’exprimer.Nous rappelons qu’aucune décision n’a été prise à ce stade.La Direction des Petits Chaperons Rouges réaffirme son attachement à un dialogue social constructif avec l’ensemble de ses instances représentatives et syndicales.
 »
Cette situation évoquée par Pas de bébés à la consigne, est loin des questions de fond soulevées par le documentaire diffusé dans Pièces à Conviction. Il était question de qualité d’accueil et de malaise des professionnels, des sujets justes, importants et graves, mais la méthode utilisée a finalement déplacé le débat – pourtant essentiel- sur un autre terrain celui du droit du travail.
Article rédigé par : C.L
Publié le 28 février 2020
Mis à jour le 16 novembre 2023