Scolarisation des moins de 3 ans : la réaction de la FNEJE

Le texte sonnant la mobilisation de tous les acteurs pour la scolarisation des enfants dés 2 ans, co-signé par Najat Vallaud-Belkacem et Laurence Rossignol a surpris tout le monde. Même s’il reprend une promesse de campagne de François Hollande, il a été préparé sans concertation avec les personnels enseignants ou les professionnels de la petite enfance. La FNEJE (Fédération Nationale des Educateurs de Jeunes Enfants) le regrette. « Il est dommage analyse Julie Marty-Pichon, sa co-présidente, qu’encore une fois on découpe l’enfant en tranches d’âge : 0-2 ans, 2-4 ans et 4- 6 ans au lieu de réfléchir à un accueil global pour les 0-6 ans ». Comme cela se fait dans de nombreux pays d’Europe, d’ailleurs. Dommage aussi, insiste-t-elle « qu’on ne parte pas de ce qui existe comme les classes passerelles, trop peu nombreuses ou les jardins d’enfants. Qu’on ne valorise pas ce qui fonctionne. » Et de souligner il y a des EAJE ouverts aux 0-4 ans ou même aux 0-6 ans puisque la plupart des établissements sont agrées par les PMI pour accueillir les enfants de moins de 6 ans. « Dans les zones rurales note-elle, les EAJE accueillent les enfants de plus de 3 ans en périscolaire parce que l’école maternelle est toute proche. Et  cela fonctionne plutôt bien ».
Des éducateurs de jeunes enfants dans écoles maternelles
Pour la FNEJE, mieux vaudrait prendre exemple sur ces dispositifs, organiser un vrai service public de la Petite Enfance plutôt que de tout miser l’école, aussi bonne soit la réputation de la maternelle française. « Il est évident que si l’on considère par exemple les normes d’encadrement, souligne Julie Marty-Pichon , un EAJE avec un adulte pour 8 enfants marchant,  c’est quand même plus adapté aux tout-petits qu’une enseignante et une ATSEM pour 25 ou 30 enfants. Les conditions d’accueil ne sont pas les mêmes ! Par ailleurs, dans les IUFM, les enseignants ont très peur de cours sur le développement du jeune enfant.» Et de s’interroger sur les motivations du gouvernement : s’agit-il d’abord de lutter contre les inégalités ou de dégager des places d’accueil à moindre coût pour les enfants de 2 ans ? Le coût d’une place dans un EAJE n’a rien à voir avec celui d’une place en école maternelle .
Julie Marty-Pichon rappelle par ailleurs que la FNEJE dans le cadre du rapport de la députée Brigitte Bourguignon « Reconnaître et valoriser le travail social », la FNEJE avait proposé qu’un éducateur de jeunes enfants soit présent à temps plein dans toute école maternelle accueillant au moins 50 enfants pour venir en soutien des enseignants et ATSEM. Une façon de prendre en compte la spécificité des jeunes enfants et la qualification, et le professionnalisme  des éducateurs  de jeunes enfants, de vrais spécialistes de la petite enfance. Cette proposition n’a pas été retenue par le gouvernement. Dommage.

 
Article rédigé par : C.L
Publié le 07 avril 2016
Mis à jour le 15 avril 2016

Tout à fait d'accord avec cette analyse !