Top départ pour le Parcours santé-accueil-éducation des 0-6 ans

Ce matin, lundi 17 septembre, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, et Jean-Michel Banquer, ministre de l’Éducation Nationale, ont lancé la première journée de concertation et de travail sur la mise en place du Parcours santé-accueil-éducation de 0 à 6 ans. L’idée : renforcer la coordination entre tous les acteurs des champs sanitaire, éducatif et social (sans oublier la nécessaire implication des parents) afin de mieux prendre en charge la santé des enfants le plus tôt possible. Le rapport final sera remis en mars 2019 aux deux ministres. Ces travaux réunissent des professionnels de santé, de l’éducation nationale, de l’accueil des jeunes enfants et du soutien à la parentalité sous le pilotage de deux personnalités qualifiées : Stéphanie Rist, médecin députée LREM du Loiret et le Dr Marie-Sophie Barthet-Derrien, directrice adjointe de la PMI de Lyon Métropole.

Des enjeux de santé, des enjeux sociaux et de réussite scolaire
Rappelons que ce parcours santé pour les 0/6 ans est l’un des points-phares du Plan Priorité Prévention annoncé par le premier ministre Édouard Philippe en mars dernier. Qui s’inscrit parfaitement dans deux autres politiques publiques : la Stratégie nationale de soutien à la parentalité (« Dessine-moi un parent ») et le Plan pauvreté annoncé il y a quelques jours par le président de la République Emmanuel Macron.
Jean-Michel Blanquer a rappelé que la « santé des enfants est un préalable à toute évolution sociale et à toute instruction. Détecter des soucis de santé dès le plus jeune âge a un impact positif sur la réussite scolaire des enfants ».
Ce dispositif doit donc être un élément de plus (le premier peut-être) à la lutte contre les inégalités dès le plus jeune âge engagée par le gouvernement. Et pour cela il faut renforcer la coopération entre tous les services de santé quels qu'ils soient (PMI, Education Nationale, etc.)

Objectif : une visite médicale pour tous les enfants avant 6 ans
Actuellement, seuls 46% des enfants ont passé une visite médicale avant six ans. L’objectif des deux ministres est que tous les enfants puissent en avoir le bénéfice. Qu’elle soit effective pour tous, le plus vite possible. C’est pourquoi ils souhaitent que tous les médecins s’y mettent : médecins de PMI, médecins scolaires et médecins de ville.
Mais avant même cette visite, les deux ministres ont aussi pour objectif que les repérages des troubles (vision, audition, caries dentaires) puissent avoir lieu au plus tôt. Avant six ans, trois ans même parfois. C’est pourquoi ils souhaitent que tous les professionnels de santé (puéricultrices, psychologues, infirmiers, médecins, etc.) soient mobilisés dans ce sens. Agnès Buzyn a d’ailleurs rappelé quelques chiffres choc : « Dès la grande section de maternelle, 21% des enfants d’ouvriers sont en surpoids ou obèses contre 19% des enfants d’employés et 8,5% des enfants de cadres. La proportion d’enfants d’ouvriers ayant au moins une dent cariée s’élève à 30% (vs 8% chez les cadres). Car ceux-ci ont une meilleure hygiène dentaire : ils se brossent les dents et boivent moins de sodas et autres boissons sucrées. Par ailleurs ils passent moins de temps devant les écrans ». D’où cet objectif ambitieux : tous les enfants doivent bénéficier de repérages, dépistages, diagnostics relatifs à leur santé et à leur bon développement au moment où ils sont recommandés. Et aucune détection ne doit rester sans transmission à des professionnels de santé.

Ce séminaire de lancement officiel sera suivi de groupes de travail, d’auditions et de visites de terrain. Après de premières conclusions en fin d’année, un rapport final sera remis aux deux ministres en mars 2019. Rapport à l’issue duquel trois départements seront choisis pour expérimenter ce qui sera proposé avant d’être déployé sur tout le territoire.
Article rédigé par : C.L
Publié le 17 septembre 2018
Mis à jour le 17 septembre 2018