Iness, auxiliaire petite enfance : une reprise particulière après 2 mois de confinement

Iness a 26 ans et, après dix ans dans l’animation, elle exerce depuis un an à Lyon (69) comme auxiliaire petite enfance dans une crèche d’une quarantaine de berceaux. Sa crèche a dû fermer ses portes durant le confinement et, après deux mois sans avoir vu les tout-petits accueillis, Iness a repris le chemin du lieu d’accueil le lundi 11 mai. Une reprise particulière qu’elle a tenu à raconter.
 
Une organisation en amont
Pour Iness et ses collègues, il a déjà été très difficile de garder contact avec les tout-petits durant le confinement. C’est la direction qui faisait le lien entre les familles et les professionnels afin de donner quelques nouvelles : « La directrice, qui a travaillé durant tout le confinement, a pris régulièrement de nos nouvelles et a essayé de nous tenir informés le plus possible » raconte Iness.
Mais c'est par les médias que la direction d’Iness a su que les crèches rouvraient le 11 mai : « On l’a su à peine une semaine avant la reprise officielle »

Première journée sur les chapeaux de roues
Iness l’a reconnu, sa première journée après deux mois confinée lui a paru très longue, surtout que les enfants n’étaient pas encore de la partie ! « Nous avions beaucoup de ménage à faire et à nous familiariser avec de nouveaux protocoles et une nouvelle organisation. Surtout que notre équipe a vu ses effectifs réduits de moitié. Nous sommes passés de 10 sur le terrain à 5 » explique-t-elle.
Et l’équipe a eu du mal à cacher son anxiété à l’idée de retrouver les tout-petits « Au tout départ, quand la directrice nous a dit qu’on allait reprendre, on avait l’impression d’arriver dans quelque chose de totalement inconnu, alors que ça restait pourtant notre lieu de travail habituel ! » raconte Iness.
La crèche d’Iness a bien mis en place tout un protocole sanitaire contre le Coronavirus. L'appréhension des pros était ailleurs : « Le lundi et le mardi nous n’avions pas les enfants, on a alors eu peur qu’avec nos masques ils aient du mal à nous reconnaître à leur arrivée le mercredi ».
Durant ces deux jours, l’équipe a procédé à un gros tri  des jouets « On séparait chaque type de jeux en deux tas différents. Comme ça, nous pourrions faire des roulements qui nous permettraient de désinfecter les jeux sans que les petits remarquent leur absence ».

L’arrivée des tout-petits
Les premiers jours les enfants n’ont été que 3 ou 4 à se présenter. Sur les 36 berceaux, la directrice d’Iness a choisi de maintenir pour le moment l’accueil aux dix mêmes enfants uniquement afin d’éviter de nouveaux allers et venues.
Le jour J, l’équipe appréhende : « Certains enfants avaient du mal à nous reconnaitre au début, surtout les bébés …  On s’est reculés et on a enlevé nos masques pour squ'ils nous voient. Une fois qu’ils ont bien fait le lien entre nous, ça les a rassurés. A la fin de la journée, on avait même l’impression de ne plus porter de masque ! » s’exclame Iness.
Néanmoins, les deux premiers jours ont été durs pour les plus petits : « On n’a ouvert qu’une seule section dans une très grande salle que la plupart ne connaissaient pas. Les petits avaient accès à des jeux qu’ils n’avaient jamais utilisés, c’était compliqué pour eux de prendre leurs marques. Mais une fois qu’ils y sont parvenus, c’est comme s’ils n’étaient jamais partis ! Et pour les grands, la séparation a été très simple, nous n’avions même pas l’impression qu’il y avait eu le confinement entretemps ! »

Si Iness reconnait qu’il est très difficile d’appliquer une distanciation avec les enfants, son équipe a réussi à mettre en place un protocole sanitaire assez ludique pour que les tout-petits se lavent les mains en jouant et n les imitant.
 
 
Publié le 20 mai 2020
Mis à jour le 20 mai 2020