Isabelle : le choix de la petite enfance à 50 ans !

A près de 50 ans, Isabelle a choisi de se reconvertir dans la petite enfance. Il lui a fallu du temps pour oser changer de vie, mais aujourd’hui elle est ravie ! Zoom sur ce parcours atypique gorgé de bonnes énergies !

 
10 ans pour oser changer
Isabelle est un petit bout de femme énergique, le sourire aux lèvres, les yeux rieurs. Pendant 25 ans, elle a évolué dans un univers d’hommes, en tant que commerciale dans le bâtiment. Mais ce monde fait d’arrangements, de relations intéressées et rarement authentiques ont eu raison d’Isabelle, pourtant très douée dans ce domaine. A 40 ans, elle se pose des questions, en a marre. Mais que faire ? « Ce n’est pas évident de prendre la décision de tout changer. On est dans sa zone de confort. En sortir n’est pas si facile » commente t-elle. Mais l’envie de changement demeure et fait son chemin pendant près de 10 ans ! Sa fille a quitté le nid, a une situation stable ; Isabelle s’autorise alors à accéder à son rêve : changer de vie. Elle réfléchit encore et cherche une formation qui regroupe plusieurs critères. Le plus important pour elle : ne pas entendre parler d’argent. « J’avais un grand besoin de retrouver de l’authenticité dans les rapports humains » précise t-elle. Elle qui adore les enfants, se souvient d’ailleurs que son premier souhait professionnel était d’être institutrice. Un peu trop tard pour y revenir aujourd’hui. Elle se tourne alors vers le CAP Petite Enfance. Une évidence dont elle n’a pas conscience.


Une évidence dès le premier jour
Décidée à obtenir son diplôme, Isabelle assure pour autant ses arrières. Hors de question de tout plaquer comme ça ! Elle s’inscrit alors à des cours par correspondance et commence à potasser le soir après sa journée de travail, et le week-end. « Ce n’est pas facile de reprendre ses études, de devoir réapprendre des choses par cœur », témoigne t-elle. Mais Isabelle est déterminée et compte bien aller jusqu’au bout ! Sa formation l’oblige à trouver 12 semaines de stage. Ce n’est donc plus possible d’être à la fois employée et stagiaire. Elle obtient sa rupture conventionnelle le 31 août 2015 et débute dans une crèche du réseau « Eveil Toi » le 1er septembre ! Ce premier jour est une évidence pour elle : « les enfants sont immédiatement venus vers moi. On a joué, lu des histoires, fait des câlins ! » s’exclame t-elle presque encore étonnée. Au cours de cette première journée, rien ne semble difficile aux yeux d’Isabelle et tout se fait naturellement.  
Son stage terminé, la responsable de la crèche décide de l’embaucher une journée par semaine. Isabelle est ravie. Il lui reste maintenant à décrocher son CAP. Elle avait obtenu un BTS à 19 ans. La revoilà devant des évaluateurs à 48 ans : « Quand on n’a pas passé un examen depuis 30 ans, c’est éminemment angoissant de se retrouver devant un jury ».  Elle se souvient de la boule au ventre, des nuits agitées précédant l’examen… Il faut dire qu’Isabelle joue son avenir professionnel ! Une examinatrice se montre particulièrement revêche et lui fait perdre ses moyens. Drôle d’attitude pour un métier où la bienveillance est reine… Isabelle est alors persuadée qu’elle n’aura pas son diplôme. Elle est à deux doigts de jeter l’éponge. Soutenue par son mari et ses collègues à la crèche, elle termine tout de même les dernières épreuves écrites. Juin 2016 : Isabelle décroche son CAP Petite Enfance ! « J’étais soulagée » se souvient-elle, avant même d’être « contente ». Elle était tellement bien là où elle exerçait qu’elle ne se voyait pas quitter ce poste.

« J'adore ce que je fais ! »Elle commence àtravailler travaillé à mi-temps dans les crèches Eveil Toi. Aujourd'hui le réseau a été racheté par le groupe Babilou et elle travaille comme "volante" en CDI sur 35h dans les dix crèches "Eveil toi" uniquement. Elle adore toujours autant son métier.« Je n’ai absolument pas l’impression de travailler », explique t-elle. « J’adore ce que je fais ! C’est un régal du lundi au vendredi : je suis payée pour jouer, c’est génial ! » Rien ne la rebute dans ce nouveau métier. Rien. Tout l’amuse : du changement d’une couche, au ménage en passant par les repas ! Même la phase d’opposition des petits amuse Isabelle. « Quand je demande à l’un d’entre eux d’aller se laver les mains et qu’il me dit « non », je trouve ça rigolo. Je n’ai jamais osé dire non moi », dit-elle avec un air plein de malice. Il faut dire qu’Isabelle était en quête d’authenticité, et qu’avec les enfants, son besoin est comblé ! Elle admire leur innocence mais ce qu’elle préfère le plus c’est leur spontanéité : « ils ne sont pas pollués par la bienséance, l’éducation. Ils disent ce qu’ils pensent et cela me fascine ». Quand on lui demande « et si c’était à refaire », elle répond sans hésiter qu’elle le referait « mais plus rapidement ». « J’ai mis près de 10 à me décider et ça a changé ma vie. Je suis tellement plus épanouie, tellement plus heureuse. Je ressens un bien-être incroyable ! » Si vous lui demandez un conseil quant à votre projet de changement de vie professionnel, elle ne vous dira qu’un mot : « osez ! ».

 
Article rédigé par : Laure Marchal
Publié le 13 décembre 2016
Mis à jour le 18 juin 2021

2 commentaires sur cet article

Nous ne sommes pas payés pour jouer ,cet article ne met pas en valeur toutes les compétences professionnelles attendues.Je suis étonnée qu'un site comme le votre qui défend souvent les pros dans des articles de qualité laisse passer de tels propos.C'est un très beau parcours ,réaliser ses rêves ,mais par pitié ne saccagez pas le peu de reconnaissance professionnel qu'on déjà l'ensemble des personnes qui travaillent dans la petite enfance ainsi .Notre travail n'est pas jouer .
Le secteur de la petite enfance a tout intérêt à recruter davantage de seniors pour valoriser justement ce métier. Et jouer c'est aussi être dans la bientraitance si importante actuellement.