Jean Jérôme Audinet : assistant maternel, une reconversion inattendue mais réfléchie.

Jean Jérôme Audinet est assistant maternel depuis 6 ans. Un choix assumé. Une reconversion mûrement réfléchie. Parcours d’un contrôleur aérien plongé dans le monde de la petite enfance. Pour son plus grand plaisir…et celui des bébés qu’il accueille.

 
« L’aéronautique, c’était ma passion ! ». Jean Jérôme Audinet, aujourd’hui assistant maternel et heureux de l’être, ne renie rien de ses choix passés. Le bac en poche, il n’hésite pas et décide de devenir contrôleur aérien dans l’armée. « Etre assistant maternel à 20 ans, non évidemment je n’y ai jamais pensé. Je n’aurais jamais pu. En revanche, je me souviens que même jeune homme j’avais de l’empathie pour les autres, j’avais envie de faire quelque chose pour les accompagner. Et puis un peu plus tard la paternité a vraiment été pour moi une révélation ».
Dix ans d’armée, de déménagements, un mariage, deux enfants. Et l’envie de se poser dans cette région de Mont de Marsan qu’ils apprécient. Il faut donc changer de vie.
Durant ces années d’armée, sa compagne est devenue assistante maternelle. Une profession facile à exercer quand on bouge souvent pour suivre un mari militaire. « A cette époque, j’ai un peu connu le métier à travers mon épouse » dit-il.
Aujourd’hui, elle a cessé d’exercer pour revenir  à ses centres d’intérêts premiers : la mode et la créativité. Elle est devenue styliste ongulaire et  jean Jérôme lui a pris le relais.

Un passage par la case taxi
Passer de l’armée à la petite enfance, des avions militaires aux bébés , d’un travail considéré comme très masculin à une activité dite « féminine » , voilà qui peut surprendre. « Mais, explique l’assistant maternel, cela ne s’est pas fait en une fois. »Après l’armée, Jean Jérôme est devenu chauffeur taxi. « Une façon de m’implanter localement et un métier de contacts où j’ai pu tisser des relations». Très vite ,il se spécialise dans le transport d’enfants : « j’ai fait ce choix et cela m’a bouleversé. Je les emmenais à l’hôpital ou dans des centres pour l’enfance. Cela m’a sûrement aidé à mûrir mon projet d’accueil des jeunes enfants. Car j’ai vu aussi la détresse des parents.

Une grande maison partagée en 3 et un beau projet pédagogique
Au moment où il décide de devenir assistant maternel, et où sa compagne quitte le métier, ils acquièrent une grande maison qu’ils décident d’organiser pour leurs nouveaux projets respectifs. Au centre, la vie de famille, dans une aile une pièce où madame reçoit ses clientes, et de l’autre côté la salle de jeux aménagée pour les enfants  que Jean Jérôme accueille. Actuellement, 4 petits de 4 mois à 2 ans. Parallelement à ces travaux d’aménagement, Il suit le parcours classique de tout assistant maternel : la demande d’agrément et les 120 h de formation. « Cela a été facile, il est vrai que la PMI me connaissait via mon épouse ». La salle de jeux  il l’a conçue vraiment pour les enfants. «  Elle n’est que pour eux »  dit il fièrement.  Son métier, il l’exerce  en impliquant le plus possible les parents : « je ne fais rien sans eux. Je n’impose rien. Et pour les enfants aussi, je suis adepte de la motricité libre, donc là encore je suis leur rythme, je suis à l’écoute de leurs émotions, je respecte au maximum leurs capacités. Je ne prévois rien, je m’adapte ».

Un diplôme dans la petite enfance
Jean Jérôme Audinet, 44 ans, a plus d’une corde à son arc. Et déjà pense à l’avenir. « C’est sûr je garderai une activité en rapport avec la petite enfance. Mais être assistant maternel à 50 ou 60 ans …je ne sais pas. Aurais-je encore la force physique, assez d’écoute ? » Formé aux massages pour bébés, il propose déjà aux parents des enfants qu’il accueille des ateliers de massage. Alors pourquoi ne pas voir plus grand ? Mais en même temps il souhaite valider un diplôme et se verrait bien passer le concours d’auxiliaire de puériculture ou d’éducateur de jeunes enfants. « Je me donne 5 ans pour le faire » dit-il déterminé.
En attendant  il profite avec bonheur de cette reconversion inattendue mais qui le rend très heureux. Sa famille le soutient à 100% : et sa femme avec qui il discute beaucoup « boulot », et ses deux enfants de 13 et 18 ans qui adorent que leur père exerce son métier à la maison !
Article rédigé par : Catherine Lelièvre
Publié le 13 avril 2016
Mis à jour le 27 août 2019