Laure, ancienne styliste exprime sa créativité dans la petite enfance

Parfois à l’aube la trentaine, on se remet en question. On se demande ce qui nous correspond vraiment. Ce qu’on devrait exercer comme métier. C’est ce qui s’est passé pour Laure, 29 ans, qui a décidé de troquer sa blouse de styliste pour adopter celle d’auxiliaire petite enfance. Rencontre.
Styliste pour enfants
Vive, souriante, dynamique. Voilà comment on pourrait décrire Laure. À peine la porte de la micro-crèche où elle travaille ouverte que vous ressentez déjà l’énergie positive de cette femme. A priori, Laure n’avait pas choisi de travailler avec les enfants. BAC STT en poche, elle s’oriente vers une école de stylisme modélisme. Et déjà à cette époque, les prémices d’une carrière tournée vers les enfants apparaissent. « On devait choisir une spécialité : hommes, femmes, accessoires, lingerie… Et moi j’ai choisi « enfants » se souvient la jeune femme amusée. Elle crée alors toute une collection pour les petits qui séduit visiblement les jurys puisqu’elle obtient son diplôme. Prochaine mission : trouver un job dans son domaine. Une opportunité se présente à Bordeaux. Ni une ni deux, Laure, pourtant originaire du Nord, fait sa valise et s’aventure dans le Sud-Ouest.

Animer des ateliers couture pour les enfants
À Bordeaux, elle rejoint un concept-store qui met à disposition des machines à coudre. Elle devient responsable de la boutique et anime des ateliers couture pour les adultes… et les enfants ! « J’ai adoré créer des projets à destination des enfants. J’étais en charge de l’animation du planning, j’ai lancé les anniversaires dans la boutique, des ateliers pendant les vacances scolaires, j’ai organisé des rendez-vous dans les écoles… » énumère t-elle. Dans ce concept-store où elle devient responsable de la boutique, Laure aime particulièrement une chose : être en contact avec les enfants. L’aventure la passionne et elle s’y épanouit pendant 2 ans. Mais la vie dans le Sud-Ouest ne l’enchante guère. Désireuse de retrouver ses racines, elle remonte dans le Nord, où elle crée sa propre boutique, basée sur le même modèle que celle de Bordeaux. « Au fil de Laure » ouvre ses portes. Et c’est reparti pour des ateliers, des animations avec les enfants, des créations en tout genre… Mais un an et demi plus tard le bilan tombe : elle doit fermer boutique. Un coup dur pour Laure qui s’est beaucoup investie. Pas le temps de ruminer, elle doit vite retrouver un travail pour subvenir à ses besoins. Elle sera vendeuse dans un magasin de chaussures pendant 2 ans.

« Je m’aperçois qu’il y a une vraie demande dans la petite enfance »
C’est à l’issue de cette période qu’elle commence à se poser, à réfléchir, à mettre les choses à plat. « J’ai envie de trouver un travail stable dans lequel je m’éclate », se dit-elle. « Et je m’aperçois qu’il y a une vraie demande dans la petite enfance ». Elle qui a toujours adoré les enfants commence à entrevoir la possibilité de travailler avec eux. Elle rencontre également Vanessa Leroux, fondatrice des crèches Eveil Toi qui l’oriente vers ce chemin et l’invite à se tourner vers le CAP petite enfance. Je me suis dit : « J’ai toujours fait du baby-sitting, je me suis beaucoup occupée de ma nièce quand mon frère n’avait pas de système de garde : je me lance ». Et voilà comment en mai 2017 Laure s’inscrit en candidat libre pour passer son CAP Petite Enfance. Elle doit alors rapidement trouver un stage. Elle toque à la porte d’Eveil Toi qui accepte de la prendre comme stagiaire.

Etre sur le terrain, un grand avantage
Voilà 3 mois que Laure a fait ses premiers pas à la crèche. Pour elle chaque jour est une aventure. « Je suis RA-VIE » insiste t-elle. « L’échange que j’ai avec les enfants est fascinant. Je vois leur évolution et j’y participe. Des bébés que j’ai connus il y a 3 mois commencent à se retourner ou à marcher. C’est extraordinaire d’être témoin de cela. C’est très enrichissant ». Etre rapidement sur le terrain a aussi permis à Laure d’être en prise directe avec son futur métier. « Grâce au stage, je peux  poser plein de questions à mes collègues, et ne pas rester uniquement dans la théorie ». La mise en pratique pour Laure se passe donc très bien. Quand on lui demande si le terrain est différent de ce qu’elle avait pu imaginer, elle répond sans attendre qu’elle ne rencontre aucune difficulté. Elle nuance cependant en expliquant qu’elle est dans un contexte privilégié. « J’ai la chance d’être bien entourée et de travailler avec des collègues à l’écoute. De plus, je suis dans une micro-crèche et selon moi c’est l’idéal. On a le temps pour les enfants. » analyse t-elle.

Le point commun : la créativité
Mais la  couture, le stylisme, ça ne lui manque pas ? « J’ai toujours une machine à coudre chez moi » répond-elle avec le sourire. « En fait, ce qui me plait c’est la créativité. Et à la crèche, il y en a beaucoup. Je compense alors l’absence de couture par des ateliers avec les enfants. Tous les jours on fait quelque chose avec eux, que ce soit de la peinture, du collage… Et dans une structure, il faut être force de propositions, arriver avec de nouvelles idées pour les enfants. C’est ce côté créatif que je retrouve à la crèche et que j’adore », poursuit-elle. Son stage prend fin dans quelques jours. Mais elle est déjà tellement attachée aux enfants qu’elle a sauté sur l’occasion de venir en renfort chaque mercredi… En CDD cette fois ! Une chose est sûre : Laure a trouvé sa voie.

 
Article rédigé par : Laure Marchal
Publié le 29 novembre 2017
Mis à jour le 18 juin 2021