Paroles, paroles et paroles. Par Arnaud Deroo

Consultant en éducation, thérapeute et psychanalyste, auteur

Professionnels -de-la -petite-enfance
Encore des mots, toujours des mots, les mêmes mots, rien que des mots... des mots faciles, des mots......
Les professionnels petite enfance vivent je vous assure, cher rossignol (cf chronique précédente) puisque je ne sais pas si vous m'avez entendu, majoritairement des maux et les mots que vous leur adressez par l'intermédiaire du futur texte- cadre pour donner les orientations éducatives de l'accueil petite enfance ne permettra pas de guérir leurs maux.
Notre société qui se dit le pays des droits de l'homme et de la convention internationale des droits des enfants ne prend pas soin de son avenir, ne prend pas réellement soin de ces petits.
Avez-vous d'ailleurs chers professionnels petite enfance entendu ne serait-ce que quelques mots sur l'accueil de la petite enfance dans la bouche de nos candidats aux présidentielles.
Que nenni, ou si peu ou alors on vous parle de garde.
Quand vous voyez que la loi contre la violence éducative n'a pas été signée par le sénat pour une question de procédure, il y a de quoi pleurer, je suis triste de mon pays.
 Il se prépare donc un texte-cadre pour donner aux professionnels les orientations de l'accueil, bon projet et vous ne serez que d'accord avec le contenu. Pour autant encore des mots pour vous calmer car que sera-t-il mis en place pour  que ce texte prenne vraiment vie ?  Des temps d'analyse de pratique et des formations en interne dans les structures sont indispensables pour soutenir ce texte, la qualité. Des villes proposent cela a leurs professionnels, félicitons-les. Une ville du Nord de la France propose 5 journées sur l'année de formation et 1H30 tous les mois d'analyse de pratique, malheureusement cela n'existe pas dans toutes les villes
 Et ce texte ne donne aucun moyen. Pour que l'accueil petite enfance soit vraiment un accueil de qualité il faut :
• Revoir les normes d'encadrement
• Que la question du taux de remplissage soit réétudié sérieusement pour ne pas fragiliser des     structures de quartier qui mènent un travail de fourmi autour de l'accompagnement parental.
• Que soit revu le temps de présence des professionnels auprès des enfants : cela ne pose souci a aucun politique qu'une professionnelle fassent 35 h d'action directe auprès de tout petits. Aucun temps pour lire, se réunir, réfléchir alors que les professionnels de l'enseignement font 25 actions directes. Quelle considération !
L'accompagnement de bébés, de tout-petits est aussi fatiguant psychiquement et physiquement que pour des enfants d'écoles maternelles ou primaires.
Et pourquoi pas un ministère de la petite enfance pour poser un acte symbolique fort. Pour les grands personnes, la petite enfance n'est qu'un problème de garde. C’est ahurissant !
 S'occuper de la petite enfance c'est faire du développement durable, le jeune enfant a besoin d'adultes en confiance, compétents, en éveil. Il est vraiment temps de prendre le temps autour de ces sujets
    

 
Article rédigé par : Arnaud Deroo
Publié le 16 février 2017
Mis à jour le 14 juin 2021

2 commentaires sur cet article

Bravo, bravo bravo et mille fois bravo Arnaud Deroo pour cet article. Puissent nos politiques vous entendre. Les formations, les analyses de pratiques, et même les réunions d'équipe ne sont malheureusement pas perçues comme nécessaire
Portrait de domie
le 17/02/2017 à 10h43

grand bravo a vous,toutes vos pensées ,vos articles rejoignent les mienne! Arnaud Deroo ministre de la petite enfance!!!