Les pionnières. Par Françoise Näser

Assistante maternelle, auteur

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femme avec enfant devant des légumes frais
Aujourd’hui, on est tous un peu écolo, pas vous ? On trie nos déchets, on achète de temps en temps des produits bio au marché, on insiste auprès des enfants pour qu’ils éteignent la lumière lorsqu’ils quittent leur chambre. D’autres ont décidé de faire plus et de réduire leur empreinte carbone en privilégiant la marche ou le vélo, laissant le plus souvent possible la voiture au garage, de bannir les sacs plastiques de leur quotidien en optant pour les achats en vrac, ou bien ont adhéré à une AMAP et ne mangent plus que des fruits et légumes de saisons. Mais si des termes comme permaculture, lombricompost, économie circulaire ou bien locavorisme ne vous sont pas familiers, c’est que vous n’êtes pas, comme Armelle, plongée toute entière au cœur du développement durable.
Car pour Armelle être écolo veut dire beaucoup plus que pour la majorité d’entre nous. C’est son style de vie, son engagement, sa manière d’être, sa manière de consommer, de travailler et de vivre ensemble :  elle se sent directement concernée par « les grands enjeux environnementaux, ceux du changement climatique, de la rareté des ressources, de la perte accélérée de la biodiversité et de la multiplication des risques sanitaires environnementaux » (1). Dans sa vie privée et familiale, elle s’est depuis toujours investie pour avoir le moins d’impact négatif sur l’environnement et tous ses gestes du quotidien sont pensés dans le respect de la nature.  Chez Armelle, la transition écologique est en marche !
Assistante maternelle depuis 2011, son travail avec les trois tout-petits qu’elle accueille ne peut que refléter, bien sûr, cet état d’esprit. C’est la raison pour laquelle elle a suivi de très près les activités de l’association Écolo crèche®, et l’ouverture récente du label aux assistantes maternelles. Et ceci a fait grand bruit ! Si Armelle fait partie des premières à souhaiter se lancer dans cette aventure, elle fait bien figure de pionnière car à ce jour, une centaine d’assistantes maternelles ont montré leur intérêt et une poignée d’entre elles a décidé de se lancer dans le processus.  L’association fondée en 2013 après 15 ans d’expérience dans le monde de la Petite Enfance et du développement durable, cherche à améliorer la qualité de vie des tout-petits et des professionnelles en réduisant l’impact de notre activité sur l’environnement : cette démarche écoresponsable doit entraîner également une amélioration de la qualité d’accueil. Et surtout nous amener à réfléchir sur nos pratiques. Une démarche écoresponsable, c’est quoi ? On pense immédiatement à une alimentation plus saine, à des produits ménagers moins agressifs, à des activités en extérieur au contact de la nature, à des économies d’énergie, à des achats plus raisonnés, à une vision plus humaniste de notre société.
Alors ce label pour les assistantes maternelles, à quoi ça sert et comment ça marche ?
Dans un premier temps, après avoir adhéré à l’association, Armelle a dû remplir un questionnaire très élaboré, allant de l’habitat à l’énergie, en passant par le projet d’accueil et l’alimentation. Postuler pour un label étant une démarche volontaire, cette auto-évaluation lui a déjà permis de se questionner et de réfléchir sur les différents thèmes abordés. Locataire de son logement, Armelle ne pourra pas, elle le sait très bien, améliorer de manière significative son cadre de vie, car tous les efforts possibles ont déjà été faits. Elle va donc se consacrer aux autres thèmes, et sera aidée par l’association grâce aux formations proposées, aux supports pédagogiques et aux outils méthodologiques. Le comité  chargé d’évaluer la marge de progression réalisée sur une année minimum tiendra compte des efforts déployés et des progrès réalisés, grâce à un nouveau diagnostic. 
Armelle en est convaincue,  une fois formée et labellisée, elle gagnera en compétences et sera plus compétitive par rapport à ses collègues pour trouver de nouveaux contrats, tandis que les économies réalisées grâce à sa lutte contre le gaspillage lui rembourseront, à moyen terme, l’investissement de départ. Car bien sûr, tout cela a un coût. Mais pour Armelle, qui a déjà fait une formation payante de « passeur de nature » d’un an, sur ses fonds propres, avec Éveil et Nature, l’essentiel n’est pas là : elle se sent portée par ces énergies positives, par l’envie de participer à cette nouvelle aventure, par l’envie de voir se concrétiser son engagement personnel. Dans sa vie privée, ainsi que dans son travail « les mots clés sont aussi la bienveillance, les contacts respectueux avec les parents, le travail en équipe ». Et cet engagement bénéficie bien sûr, en tout premier lieu, aux tout-petits qu’elle accueille.
 






(1) http://www.manche.gouv.fr/Politiques-publiques/Amenagement-territoire-energie/Developpement-Durable/La-transition-ecologique


 
Article rédigé par : Françoise Näser
Publié le 07 novembre 2017
Mis à jour le 07 novembre 2017