Le stress de la rentrée ! Par Julie Marty-Pichon

EJE, professeur des écoles

enfant allant à lécole
Cette année, il a fallu presque tout repenser car je change de niveau, j’ai des PS-GS. Si je n’ai aucune inquiétude quant à mon accompagnement des PS, je reste avec beaucoup de questionnements en ce qui concerne les apprentissages des grandes sections.

D’abord parce que je ne suis pas en total accord avec ce qu’on me demande comme l’apprentissage de l’écriture cursive ou son initiation. Est-ce vraiment nécessaire ? Est-ce j’ai appris il y a plus de 35 ans à écrire en attaché en grande section ? Je ne crois pas, en tout cas le peu de traces que j’ai de cette période n’en témoigne pas. Pourquoi commencer si tôt dans la transcription alors que le CP est censé s’en occuper ?
Ne vaut-il pas mieux faire en sorte que les mains et les doigts soient bien musclés ? Que la prise du crayon se fasse correctement ? Que la coordination main-œil soit correcte ? Et ainsi faire en sorte qu’à l’arrivée au CP, tous les prérequis soient vraiment bien en place pour que l’écriture se mette en route presque naturellement ?
J’ai en fait les réponses à mes questions ! c’est Oui !

Et pourtant, ce n’est pas ce qu’on me demande car dixit mes collègues “si on ne le fait pas en grande section, on rame au CP”. Mais alors qu’est ce qui cloche pour qu’on en soit arrivé là ? Les enseignants du CP râlent parce qu’on n’est pas allé assez loin en maternelle, les enseignants de 6ème râlent parce que les élèves qui arrivent de l’élémentaire ne sont pas au niveau qu’ils le souhaiteraient et ainsi de suite jusqu’à la fac.
Je n’ai pas de recul suffisamment long pour comprendre tous les mécanismes en jeu et surtout l’histoire de ce métier. Je peux cependant remarquer qu’il est difficile de trouver le temps nécessaire à la concertation entre deux écoles pour faciliter par exemple le passage des grandes sections au CP et ainsi de suite. Cela tient la plupart du temps au bon vouloir des enseignants, un peu comme pour la passerelle entre les structures de la petite enfance et l’école maternelle.

La question qui se pose est celle de la place de l’enfant, de l’élève dans tout ça et des moyens qui nous sont donnés pour mener à bien les projets.
Pour autant, la rentrée est arrivée et j'ai préparé, préparé, prépare, préparé !
D’abord l’aménagement de la classe, j’ai des petits, c’est primordial. Il me faut donc faire en sorte que l’Atsem et moi soyons les adultes phares dans la classe. Donc pas de meubles en plein milieu de la pièce qui entraverait ma vision sur les enfants et réciproquement. Mais j’ai aussi des grands, il me faut donc des tables face au tableau pour le travail de lecture/écriture notamment.
Je travaille en ateliers autonomes et en espaces, j’ai donc dû préparer tous les ateliers autonomes et là c’est un travail conséquent parce qu’il a fallu récupérer tout le matériel nécessaire que je n’ai pas forcément dans la classe. Cela veut dire au moins 2 visites chez Emmaüs pour chiner du matériel à  bas prix mais aussi fabriquer tout le reste à base de matériel de récupération. Et donc oui ça  a pris du temps ! !
Il m’a fallu  ensuite créer mes espaces et y mettre le contenu pour la période. Enfin, comme je fonctionne aussi par projet sur l’année, il me faut prévoir le fil rouge de l’année, ce sera la musique avec le Carnaval des animaux de Saint Saëns, et toutes les activités qui vont s’y raccrocher.
Cerise sur le gâteau ; nous serons 3 enseignantes de grande section cette année, nous avons donc décidé de discuter de comment mettre en œuvre un ou des projets communs pour nos classes. C’est à la fois hyper stimulant et en même temps stressant.

J’ai été contente de renouer avec les plus petits et de retrouver mes élèves de l’année dernière.

 
Article rédigé par : Julie Marty-Pichon
Publié le 05 octobre 2022
Mis à jour le 05 octobre 2022