Une autre manière de voir les évènements. Par Laurence Rameau

Puéricultrice, formatrice, auteure

De tout temps il y a ceux qui aiment polémiquer, qui râlent, se plaignent, ou dénoncent…Même lorsqu’il n’y a rien à dénoncer. Ils parlent au nom d’une soi-disant position supérieure, au nom d’une personnalité, rarement en leur nom propre, ou seulement si cela peut leur apporter en finance ou en notoriété.

Ils aiment dire le mal, faire le mal, créer le buzz, la polémique, s’inventer des ennemis, sans se mouiller, en pensant que ça rapportera bien un petit quelque chose. Ils ne voient pas que le monde n’est plus tout à fait le même et que dans des situations comme celle que nous vivons aujourd’hui, confinés chacun chez soi, il convient d’avoir un peu de décence et reconnaitre qu’on ne peut incriminer de faute à telle ou telle organisation, administration ou service qui tous ont cherché la meilleure manière de procéder dans une situation inédite et imprévue.

 Les professionnels de la petite enfance ne sont pas des professionnels en danger. Ils ne travaillent pas dans les hôpitaux ou auprès des personnes âgées, ils ne voient ni souffrir, ni mourir les gens. Certains continuent d’accueillir des enfants, d’autres non. Ils sont pour la grande majorité chez eux ou dans des structures encore ouvertes avec de bonnes mesures d’hygiène de base. Certes tout n’est pas rose et ne l’a jamais été, mais en l’occurrence le champ professionnel de la petite enfance n’est pas à plaindre. Par contre nous pouvons tirer des enseignements de cette situation étrange, inconnue et assez stressante, il est vrai, mais aussi plein d’apports nouveaux.

Il y a une autre face qu’il convient de regarder : des jeunes enfants passent beaucoup de temps avec leurs parents et pour la majorité d’entre eux cela est bénéfique. Ils apprennent à mieux se connaître. Ils n’ont plus besoin de se dépêcher pour aller à la crèche ou chez l’assistante maternelle, pour faire les courses, le repas, lire le livre et faire dodo... Des parents qui étaient heureux de bénéficier d’un mode d’accueil après un week-end complet avec leur bébé modifient leurs représentations en apprenant à vivre plus longtemps au contact de leur petit : le week-end n’est plus une parenthèse de la semaine mais devient la vraie vie !  Et elle est pas mal cette vie-là aussi !
Elle permet de comprendre qu’ils n’ont pas vraiment besoin d’occuper leur bébé en lui proposant toutes sortes d’activités, mais qu’il a besoin que ses parents s’occupent de lui : le regardent, lui parlent, soutiennent ses expériences, ses jeux. Elle permet de savourer ces moments de rire en commun, d’être juste ensemble, les uns à côté des autres, alors que les activités des uns sont différentes de celles des autres. Les parents découvrent d’autres façons de s’occuper de leur bébé : ils apprennent à relâcher la pression, à le laisser pleurer si besoin, à accepter qu’il se salisse en mangeant ou en jouant, ils découvrent aussi à comprendre que lorsqu’il joue il apprend plein de choses essentielles, etc.

Et tout cela, ils peuvent le partager avec les professionnels. Car nombre de professionnels gardent le contact avec les familles. Ils se parlent au téléphone ou même par Skype. Les enfants voient leurs « autres figures d’attachement ». Et cela ne les étonne pas : ils vivent avec leur temps, avec l’image des personnes à distance. Certains demandent à parler à leur assistante maternelle qui est prête à les écouter, à leur demander ce qu’ils font, à quoi ils jouent, comment ils se sentent, quels livres ils aiment lire avec papa et maman. Cette distance physique entre les familles et les professionnels contribue au rapprochement. Les parents partagent avec les professionnels leurs découvertes, les avancées du développement de leur enfant avec fierté. Et les professionnels sont dans l’attente de ces nouvelles, félicitent, encouragent, soutiennent.  En inversant les situations, les rôles, les uns et les autres se rapprochent. Et on voit à quel point le travail d’accueil de la petite enfance est un travail de l’humain qui porte bien plus sur l’éducation et le soutien à la parentalité que sur le seul fait d’offrir une place d’accueil. C’est perceptible pour tous, parents, enfants comme professionnels.
Ces derniers, lorsqu’ils sont au chômage partiel, ont hâte de revenir travailler, de retrouver physiquement les enfants, de pouvoir leur faire des câlins et de jouer leur rôle, celui qui est l’essence même de leur métier : l’accompagnement. Ils restent au côté des parents, quoiqu’un peu en marge et avec du temps. Alors ils réfléchissent, lisent, écrivent, car ils prennent aussi conscience qu’ils font un beau et grand métier.
Certes ils ne sauvent pas des vies mais on peut considérer qu’ils la donnent à tous ces bébés et à leurs parents qui, les uns et les autres, ont tant besoin d’être compris.

La question n’est donc jamais de savoir comment la crise est gérée en bien ou en mal et chercher des coupables idéaux, mais ce qu’elle apporte comme changements sociétaux profonds. Il faut croire que cet aspect échappe bizarrement à ceux-là même qui travaillent sur la résilience !
 
Article rédigé par : Laurence Rameau
Publié le 03 avril 2020
Mis à jour le 06 avril 2020

3 commentaires sur cet article

Il y aurait bcp à dire sur l article de Laurence Rameau avec lequel je ne suis pas du tout en accord. Sur quelle planète vit elle? Un idéal qui la fait argumenter sur l aspect constructif de resserrement des liens parents / enfants pendant ce temps de confinement ??? Oui cela est pt être vrai pour qq familles, mais pas pour la majorité d entre elles qui se retrouvent bloquées ds des appartements sans pouvoir sortir leur petit bout ( c est pour cela qu on a vu ce we tant de familles dehors, se promener longuement...), ou des enfants qui risquent de plus grandes maltraitances , des parents en télétravail ou simplement absorbés par ce qui se passe, qui se retrouvent en huis clos avec leur enfants, des parents devant se transformer en enseignant... mais dans quel monde vivez vous Laurence Rameau?? Et de quel droit vous permettez vous de juger toutes les personnes qui dénoncent les actions politiques incohérentes et parfois mensongères, de quel droit??? Je suis très déconcertée par vos propos totalement irréalistes.
Il y aurait bcp à dire sur l article de Laurence Rameau avec lequel je ne suis pas du tout en accord. Sur quelle planète vit elle? Un idéal qui la fait argumenter sur l aspect constructif de resserrement des liens parents / enfants pendant ce temps de confinement ??? Oui cela est pt être vrai pour qq familles, mais pas pour la majorité d entre elles qui se retrouvent bloquées ds des appartements sans pouvoir sortir leur petit bout ( c est pour cela qu on a vu ce we tant de familles dehors, se promener longuement...), ou des enfants qui risquent de plus grandes maltraitances , des parents en télétravail ou simplement absorbés par ce qui se passe, qui se retrouvent en huis clos avec leur enfants, des parents devant se transformer en enseignant... mais dans quel monde vivez vous Laurence Rameau?? Et de quel droit vous permettez vous de juger toutes les personnes qui dénoncent les actions politiques incohérentes et parfois mensongères, de quel droit??? Je suis très déconcertée par vos propos totalement irréalistes.
Je trouve que Laurence Rameau est très maladroite et jugeante dans ces propos, et cela me questionne fortement de la part d'une formatrice suivie par de nombreux professionnels. Le positif est très présent sur les réseaux sociaux, il y a de magnifiques initiatives entreprises par de nombreuses familles. Laurence Rameau se permet de mettre une échelle de valeur sur la vie humaine en arguant que les pros de la petites enfance sont moins en danger que le corps hospitaliers, des pros de la petites enfance qui ont besoin d’être rassurés qd au risque de contamination par des enfants avec lesquels ils sont en proximité physique et qui travaillent avec du matériel de protection improvisés et pas tjs accepté par la direction (le port du masque). Franchement je trouve son article extrêmement jugeant, maladroit et vraiment à coté de la réalité. Plus de nuances dans ses propos auraient été les bienvenues et plus entendable et constructif.