Ce que l’enfant fait n’est pas ce qu’il est. Par Monique Busquet

Psychomotricienne

petite fille colère

C’est le printemps. Après l’hiver, après l’hibernation, la nature se réveille. Les arbres, les plantes fabriquent et montrent leurs feuilles, leurs fleurs, bientôt leurs fruits.
En hiver, comme en été ce sont les mêmes plantes. Seule leur apparence varie en fonction de la saison, de l’environnement extérieur, selon la qualité de la terre, selon la quantité de soleil, de pluie.

J’ai envie d’utiliser cette image de la nature pour nous aider à nous rappeler qu’un enfant ne doit pas être assimilé à  ce qu’il fait, à la façon dont il se comporte.

Quand un enfant fait une colère, il n’est pas un enfant coléreux.
Quand il tape, quand il montre des gestes d’agressivité, il n’est pas un enfant agressif.
Quand il nous dérange, il n’est pas un enfant « casse-pied ».
Nous avons trop souvent eu l’habitude de confondre ce que nous faisons à  ce que nous sommes,nous avons trop souvent eu l’habitude de généraliser, de mettre des étiquettes.  « Nous ne sommes pas nuls ou bêtes quand nous nous trompons. »
De même l’arbre en hiver qui n’a plus de feuilles,  n’est pas un arbre « nul ou moche».

Il est toujours ce même arbre qui selon les saisons, fait des fleurs magnifiques, des fruits délicieux, ou perd ses feuilles.
Ainsi, comme les jardiniers, nous savons que l’enfant se comporte en fonction de ce que l’environnement lui apporte : la sécurité affective, un regard valorisant, des jeux adaptés, le respect de ses rythmes, de l’empathie pour comprendre ce qu’il ressent.
Et nous rappeler que lorsque l’enfant  pleure, crie, tape, pousse, lorsqu’il nous fatigue, lorsqu’il nous déborde, lorsqu’il ne respecte pas les règles, lorsqu’il ne nous écoute pas, il n’est pas un enfant  casse-pied, fatiguant...Il n’y a pas de raison de lui reprocher d’être  un enfant en train de grandir,  qui se comporte et qui agit en fonction de ce qu’il ressent et de ce qui lui est donné à vivre.
Comme les arbres, l’enfant porte en lui le noyau de ce qu’il est vraiment, qui  se manifeste enfonction de son environnement, qui s’élève en fonction des racines qui lui sont données.

Faisons la différence entre ce que fait un enfant et ce qu’il est, ne confondons pas faire et être.
Ne nous fions pas aux apparences. Faisons attention à nos paroles pour qu’il ne se croit pas être ...  ce qu’il n’est pas, pour qu’il ne se laisse pas influencer par une ét iquette que nous lui donnerions !

Rappelons-nous qu’une plante en hiver, malgré son aspect,  est aussi précieuse, respectable et a autant de valeur que la même plante qui s’embellit  et nous enchante au printemps.
Chaque enfant aussi  a  toujours besoin d’un regard attentif, respectueux, bienveillant, encore plus lorsqu’il nous exprime son mal-être. C’est notre compréhension de ce qu’il ressent qui lui permettra de se comporter autrement.

Article rédigé par : Monique Busquet
Publié le 28 avril 2018
Mis à jour le 28 avril 2018