Vaccins obligatoires : l’Inserm rassure sur leurs éventuels effets indésirables

La loi prévoyant d'étendre l’obligation vaccinale à 11 vaccins pour les enfants de moins de 3 ans à partir de janvier 2018 a suscité de vives réactions, notamment celles des anti-vaccins qui pointent du doigt les dangers de la vaccination pour la santé. En réponse à ces inquiétudes et interrogations, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) joue la carte de la transparence en publiant une note qui fait le point sur les effets des vaccins sur la santé des jeunes enfants et contre les idées reçues. Ce qu'il faut en retenir.
Diminution de l’incidence des maladies
L’Inserm rappelle que la vaccination a deux objectifs. D’une part, protéger l’enfant vacciné en apprenant à son système immunitaire, par l’injection d’un agent pathogène (virus ou bactérie), à se défendre contre lui. S’il le rencontre à nouveau il sera alors capable de le reconnaître et l’éliminer avant qu’il puisse provoquer une maladie. D’autre part, réduire la circulation de l’agent pathogène dans la société et donc diminuer le risque de contamination pour les personnes non vaccinées. Donc plus la couverture vaccinale est élevée, plus la circulation de la bactérie ou du virus est réduite et plus le nombre de cas diminue dans la population en générale.
Pour que l’immunité de groupe fonctionne il faut que la couverture vaccinale atteigne un seuil minimum qui dépend de la contagiosité de la maladie. Or en France ce seuil est atteint pour la diphtérie, les infections à Haemophilus influenzae b, la rubéole ou les oreillons, mais pas pour la rougeole (79%) et la méningite C (70% à l’âge de 2 ans). D'où l'extension de l'obligation vaccinale à tous les vaccins recommandés.

Des effets indésirables le plus souvent mineurs
Chez certains individus, les vaccins peuvent causer des effets indésirables, généralement mineurs et de courte durée. D’une part, tous les vaccins injectables peuvent entraîner une réaction sur le site de l’injection : gonflement, douleur, rougeur, (environ 10 cas sur 100 enfants vaccinés), ainsi que certains effets plus généraux comme de la fièvre ou des douleurs musculaires ou articulaires (1 à 10 sur 100). D’autre part dans de très rares cas, ils sont susceptibles de causer des réactions allergiques pouvant être très graves en l’absence de traitement.

Vaccin contre l’hépatite B et sclérose en plaques : pas de lien de cause à effet
Plusieurs études réalisées entre 1996 et 2004 ont contré l’idée que le vaccin contre l’hépatite B pouvait avoir des effets indésirables graves chez l’adulte, que ce soit des atteintes neurologiques comme la sclérose en plaques ou d’autres maladies auto-immunes. L’Inserm note aussi que la suspicion d’un lien entre ce vaccin et la sclérose en plaques n’a jamais concerné la vaccination du nourrisson.

Le vaccin contre la rougeole n'est pas responsable de l’autisme
L’Inserm rappelle que de nombreuses preuves scientifiques montrent qu’il n’y a pas de lien entre la vaccination contre la rougeole (ou les vaccins rougeole-oreillons-rubéole type ROR) et les maladies inflammatoires de l’intestin ou l’autisme. Et que la seule étude qui avait suggéré une concordance entre le vaccin ROR et l’autisme était une fraude scientifique – depuis l’article a été rétracté et le médecin radié de l’ordre des médecins britanniques.

Les adjuvants ne sont pas toxiques
Excepté le vaccin ROR qui est un vaccin vivant, tous les vaccins obligatoires contiennent des sels d’aluminium qui représentent un adjuvant essentiel au renforcement de leur efficacité. En 90 ans d’utilisation des vaccins, leur innocuité semble avérée. Une équipe de chercheurs français avait suggéré un lien entre la lésion au site d’injection appelée « myofasciite à macrophages » qui contient des sels d’aluminium et la présence de symptômes chroniques types fatigue, douleurs musculaires ou articulaires ou troubles cognitifs. Or l’analyse de ces résultats par d’autres équipes n’a pas encore permis de prouver l’existence de ce lien. Il faut aussi noter que cette maladie n’a quasiment pas été observée hors de la France bien que les vaccins contenants des sels d’aluminium soient utilisés partout dans le monde.

La combinaison de vaccins n’est pas dangereuse
Les vaccins combinés facilitent la vaccination des nourrissons car ils représentent moins d’injections et moins de rendez-vous médicaux. L’argument avancé par certains induisant que les vaccins combinés provoqueraient un « épuisement du système immunitaire » n’est fondé sur aucune base scientifique. Par ailleurs, que les vaccins soient administrés en injections combinées ou de manière séparée, la réponse immune de chacune des infections et le risque d’effets indésirables sont les mêmes. 

Les recommandations qui doivent accompagner l’obligation vaccinale

Le rapport rendu le 30 novembre 2016 par Le Comité d’orientation de la concertation citoyenne sur la vaccination (présidé par le professeur Alain Fisher) recommandait plusieurs actions à mettre en place pour accompagner l’extension de l’obligation vaccinale :
- écoute de la population et des professionnels ;
- transparence de l’information et des experts ;
- diffusion d’informations validées à partir d’un site unique et connu de tous ;
- formation initiale et continue des professionnels de santé ;
- implication de l’école ;
- campagnes de sensibilisation dans les médias ;
- facilitation de la pratique de la vaccination ;
- amélioration du suivi par la généralisation du carnet de santé électronique ;
- développement de programmes de recherche qui couvrent les différents aspects de la vaccination.

Article rédigé par : A.B.B.
Publié le 19 décembre 2017
Mis à jour le 09 décembre 2019
L adjuvant en autre le sel d aluminium est il vraiment nécessaire. N existe t il des vaccins sans cet adjuvant dans certains pays.