Autisme : nouvelles recommandations de la Haute Autorité de Santé pour le dépister au plus tôt

La Haute Autorité de Santé (HAS) a publié hier, lundi 19 février de nouvelles recommandations concernant le dépistage de l’autisme. Elle explique dans son communiqué que les enfants autistes sont à ce jour diagnostiqués trop tardivement - en moyenne en 3 et 5 ans. Le diagnostic peut être posé dès 18 mois, mais des inégalités d’accès au diagnostic et un manque de visibilité pour les familles persistent. La HAS a donc revu ses recommandations de 2005 et propose des solutions pour « mieux repérer les enfants autistes et accélérer l’accès à un diagnostic et à des interventions personnalisées. »

L’attention particulière des professionnels de la petite enfance
« L’inquiétude que peuvent manifester les parents concernant le développement de leur enfant ne doit jamais être minimisée », explique la HAS. Mais systématiquement écoutée et prise en compte par les professionnels qui l’encadrent sur le lieu d’accueil ou à l’école. Tout comme les parents, ils peuvent repérer les premiers signaux d’alerte : absence de babillage, de pointage avec le doigt ou de gestes sociaux (bonjour, au revoir) avant 12 mois, de mots à 18 mois et au-delà, d’association de mots à 24 mois et au-delà…

Le suivi du médecin traitant
Le médecin généraliste, pédiatre ou médecin de PMI qui suit l’enfant lors des examens de santé obligatoires entre 0 et 6 ans doit « systématiquement s’intéresser à la communication mais aussi à la motricité de l’enfant. » Et consacrer une consultation dédiée à la recherche de signes de l’autisme en cas de signaux d’alerte constatés - la HAS a listé différents questionnaires à remplir avec les parents et sur une observation de l’enfant. Si la suspicion d’autisme est confirmée, le médecin doit orienter l’enfant vers une consultation spécialisée pour confirmer le diagnostic.

L’observation croisée de plusieurs professionnels spécialisés
Le diagnostic précoce de l’autisme est complexe à établir car ce trouble peut être confondu avec de nombreux autres : troubles du langage, de l’audition, de la vision, ou du développement moteur ; affections neurologiques ou autres troubles neurodéveloppementaux. Et l’autisme, peu sévère et non associé à une déficience intellectuelle chez l’enfant, peut passer inaperçu pendant un certain temps. Son diagnostic requiert donc le concours de différents professionnels de santé.

La mise en place d’un projet d’interventions spécialisé
L’ensemble des professionnels spécialisés s’appuieront sur une synthèse des évaluations des différentes dimensions du développement de l’enfant pour confirmer ou non le diagnostic et cibler les interventions à proposer. Il doit être réalisé « étape par étape avec des réévaluations dans le temps ». Par ailleurs l’annonce du diagnostic au parent devra s’accompagner d’informations précises sur les potentialités et difficultés de leur enfant dans les divers champs de son développement, et plus globalement sur le trouble de l’autisme. Les professionnels doivent aménager des temps de discussion avec les parents et les accompagner dans les démarches vers un projet d’interventions personnalisé, « élaboré avec eux et initié le plus rapidement possible ».


Pour aller plus loin : Autisme : détecter les premiers signes chez le tout-petit
Article rédigé par : A.B.B.
Publié le 20 février 2018
Mis à jour le 09 décembre 2019