Cette étude a utilisé un modèle murin. Les chercheurs ont exposé des souris à un allergène avant la grossesse. Les souris qui ont développé une allergie avaient une progéniture allergique dès la première rencontre avec l'allergène. Cette allergie s’est estompée chez les souriceaux vers l’âge de 6 semaines, ce qui équivaut à l’âge d’un jeune enfant a expliqué le chercheur Florent Ginhoux, co-auteur de l’étude. Autre découverte faite par les scientifiques : le transport des IgE des souris mères vers les mastocytes des souris bébés a nécessité l’action d’une protéine appelée neonatal Fc receptor (FcRN).
Les résultats de l’étude suggèrent que les immunoglobulines E (IgE) maternelles - des anticorps clés dans les réactions allergiques - peuvent être transférés au fœtus par le placenta. Les IgE une fois dans la circulation sanguine fœtale se lient aux mastocytes fœtaux et provoquent la libération de substances chimiques à l’origine de l’allergie dès la première rencontre avec l’allergène.
Cette découverte permet de comprendre les allergies très précoces déclarées par certains nourrissons alors qu’ils n’ont jamais été exposés à un allergène et ouvre la voie à de possibles stratégies thérapeutiques pour les minorer. Parmi les pistes possibles : identifier les futures mamans hautement allergiques et parvenir à réduire le taux d’IgE pendant la grossesse suggère Florent Ginhoux.
On comprend l’enjeu d’une telle étude quand on sait qu’une personne sur trois née après 1980 est allergique.
Source : Revue Science
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