Gastro-entérites virales : la vaccination chez le bébé à nouveau recommandée par la HAS

La Haute Autorité de Santé (HAS) a émis, le 12 juillet, une nouvelle recommandation relative à la vaccination des nourrissons. Elle préconise désormais de vacciner les bébés de 6 semaines à 6 mois contre les infections à rotavirus, responsables de gastro-entérites aiguës virales hivernales.

Le calendrier vaccinal des nourrissons va évoluer ! La HAS a annoncé cette semaine qu'elle recommandait à nouveau la vaccination contre les infections à rotavirus chez les nourrissons, à la lumière de nouvelles données de santé.

Une vaccination recommandée, puis stoppée...
À nouveau, car cette vaccination était déjà recommandée dans le cadre du calendrier vaccinal entre 2013 et 2015, mais avait été retirée après la survenue d'effets indésirables graves. La HAS avait donc engagé un travail de ré-évaluation des vaccins en prenant en compte les dernières données d’efficacité vaccinale et de tolérance. Ses conclusions : « L’analyse des données d’efficacité en vie réelle disponibles confirme la très bonne efficacité de ces deux vaccins auxquels la HAS a attribué un service médical rendu (SMR) important. » Pour preuve, dans les pays avec une couverture vaccinale supérieure à 80 % chez les nourrissons, la réduction des hospitalisations liées aux gastro-entérites aiguës dues au rotavirus est importante (entre 65 à 84 %).

Un nouveau schéma vaccinal
Face à ces données rassurantes, la HAS a donc revu sa copie et préconisé la vaccination de tous les nourrissons âgés de 6 semaines à 6 mois. Le schéma vaccinal dépend du vaccin utilisé. Il existe en effet deux vaccins, Rotarix® et RotaTeq®, qui sont administrés par voie orale et permettent de prévenir la gastro-entérite aiguë et ses formes graves.

Le nouveau schéma :
- deux doses à 2 et 3 mois de vie avec Rotarix® ;
- trois doses à 2, 3 et 4 mois de vie avec RotaTeq®.

Et à la Haute Autorité de Santé de rappeler l'importance du respect strict de ce calendrier « afin de pouvoir compléter le schéma vaccinal avant l’âge limite (6 mois pour Rotarix® et 8 mois pour RotaTeq®). » Elle recommande également de réaliser le schéma vaccinal complet avec le même vaccin, qui peut être administré en même temps que les autres injections du calendrier vaccinal du nourrisson.

Des surrisques limités, mais à surveiller
La HAS rappelle par ailleurs que des surrisques liés à cette immunisation subsistent, même s'ils sont rares. « Le surrisque d’invagination intestinale aiguë (IIA) est estimé jusqu’à 6 cas pour 100 000 enfants dans les 7 jours suivant la vaccination. »  C'est pourquoi, au-delà de la recommandation vaccinale, la HAS préconise « une information systématique des parents sur ce risque et surtout leur sensibilisation aux signes cliniques évocateurs à surveiller durant les 7 jours après la vaccination : pleurs inhabituels, refus de s’alimenter ou de boire, vomissements, pâleur, hypotonie, présence de sang dans les selles. » A noter : la réalisation précoce d'une échographie suffit généralement à déceler l'IIA et permet sa prise en charge rapide.

Des formes sévères chez les plus jeunes
Pour rappel, la gastro-entérite aiguë due au rotavirus est responsable chaque année de formes sévères (déshydratation) touchant plus particulièrement les jeunes enfants de moins de 3 ans. Elle occasionne chaque hiver en France 28 000 passages aux urgences et 20 000 hospitalisations. Les principaux symptômes de la gastro-entérite sont de la fièvre, de la diarrhée et des vomissements. C'est pourquoi les mesures de prévention (à commencer par le lavage des mains et des surfaces) sont essentielles.
 
Article rédigé par : Isabelle Hallot
Publié le 13 juillet 2022
Mis à jour le 13 janvier 2023