Ex coach sportif, Jérôme Gaudin devient assistant maternel comme sa femme

Ancien athlète de haut niveau et entraîneur national de canoë-kayak freestyle, Jérôme Gaudin, 51 ans, a raccroché les rames pour embrasser une toute nouvelle profession : assistant maternel. Un métier qui ne lui est pas totalement inconnu puisque sa femme Céline l’exerce depuis une quinzaine d’années. Un choix qui pour l’heure le satisfait pleinement car il lui offre ce qui lui manquait jusqu’alors : un bon équilibre vie pro-vie perso.

Du monde sportif au secteur de la petite enfance
Jérôme Gaudin est un passionné de sport ! Et tout particulièrement de canoë-kayak, une discipline dans laquelle il s’est investi pendant une trentaine d’années. Il a ainsi entraîné jusqu’en 2015 les équipes de France, avant de devenir directeur d’une base nautique. « J’y entraînais des jeunes athlètes et m’occupais de toute la partie touristique de la structure », précise Jérôme Gaudin. Une activité qui ne lui laissait que peu de temps personnel. « Je suis arrivé à un âge où dans mon domaine, j’avais fait un peu le tour. Et puis, je faisais deux heures de route par jour pour aller travailler. Il a donc fallu que je pense à une reconversion professionnelle », confie-t-il ainsi. Ce sera donc la petite enfance. « Ma femme est assistante maternelle et cela faisait déjà deux ans qu’elle m’incitait à sauter le pas, ce que j’ai finalement fait en 2022. Je connaissais déjà le métier ; en tant que conjoint d’une assistante maternelle, on est baigné dedans de façon indirecte », explique Jérôme Gaudin, qui souligne toutefois que si sa femme n’avait pas été assistante maternelle, jamais il ne se serait tourné vers cette profession.

Un vrai challenge
Avoir une femme assistante maternelle est sans conteste un atout, mais cela reste un sacré défi pour l’ex athlète, papa de 4 enfants. « La petite enfance, c’est un domaine qu’au niveau professionnel, je ne connaissais pas. Mon public, c’était les enfants, les adolescents et les adultes », indique-t-il. Et poursuit : « le fait de m’être beaucoup occupé de mes enfants lorsqu’ils étaient bébé m’a quand même donné une certaine expérience des tout-petits. » Qu’il a pu rapidement mettre en pratique. Après l’obtention d’un agrément pour 4, il signe dans la foulée 4 contrats et se voit confier 3 bébés et un jeune enfant.

Une vraie complémentarité avec sa femme
Jérôme est clair sur ce point : travailler à domicile avec son épouse est très confortable. « C’est un vrai avantage d’être deux, notamment lors de la préparation des repas : l’un s’occupe des enfants pendant que l’autre fait la cuisine. Nous avons organisé une routine », souligne l’assistant maternel. Une routine qui fait la part belle à l’activité physique. « J’ai aménagé une salle de motricité avec un parcours et une échelle d’escalade », se réjouit le nouvel assistant maternel, qui s’émerveille devant les progrès des tout-petits. « Le développement des jeunes enfants est fascinant. Les apprentissages se font très vite », s’enthousiasme-t-il.

Un point négatif : le statut d’ass’mat’
Pour autant, « sur le métier lui-même, il y a de grosses lacunes, notamment sur le plan financier », estime-t-il. Il trouve le système salarié-employeur trop compliqué et le statut d’assistant maternel peu clair. Selon lui, les assistants maternels devraient être des travailleurs indépendants. Et il pointe du doigt le fait que ce soit aux ass’mat’ d’investir dans le matériel.

Un assistant maternel satisfait
C’est un peu tôt pour faire un bilan, mais Jérôme Gaudin ne regrette pas sa reconversion professionnelle, lui qui ne prenait ni vacances, ni week-end. Même s’il reconnaît que « le volume horaire peut-être énorme ». Il commence à 7h et termine à 19h. Et puis, « il faut toujours être à 100% avec les enfants. Cela demande beaucoup de temps et d’énergie. Ce n’est donc pas un métier facile, comme on pourrait à première vue le penser. » Mais pour le moment, il est ravi de son choix, il peut enfin « souffler, profiter et aller à son rythme », comme il le désirait.