Réforme des modes d’accueil : l’Uniopss souhaite une reprise des discussions

Décidemment cette réforme des modes d’accueil tant attendue par les gestionnaires quels qu’ils soient, n’en finit pas de les inquiéter voire de les décevoir. L’Uniopss vient de publier un communiqué dans lequel elle s’interroge sur l’impact des textes qui leur ont été soumis pour relecture, intitulé : réforme de la petite enfance : simplifier au détriment de la qualité ? Et demande une reprise des discussions.

Une menace pour la qualité d’accueil
L’Uniopss reconnait que « sur des aspects de la réforme apportent des améliorations en matière de pilotage de la politique petite enfance (gouvernance territoriale, introduction de la charte nationale d’accueil du jeune enfant dans le Code de l’action sociale et des familles, clarification des normes.), d’autres points menacent la qualité et la diversité des modes d’accueil proposées aux enfants et aux familles ».
Et de citer notamment la réglementation sur les surfaces minimales par enfant, le nombre d’heures de direction en EAJE revu à la baisse alors même que les tâches administratives vont augmenter, plus d’exigence d’expérience professionnelle préalable pour diriger un EAJE etc. (voir ci-dessous l’intégralité du communiqué).

Un changement de vocabulaire qui inquiète les acteurs non-lucratifs de la petite enfance
L’Uniopss note que « cette réforme opère un changement de vocabulaire d’une politique de la petite enfance vers des « services » aux familles proposant des « prestations ». Et précise que l’Uniopss et son réseau « regrette nt cette évolution qui fait des modes d’accueil du jeune enfant des prestataires de services et non plus des acteurs d’une politique publique favorisant le développement complet et global des jeunes enfants (…). Elle demande donc à ce que soient valorisées les spécificités des acteurs non – lucratifs de la petite enfance »

L’Uniopss demande une reprise de la concertation
Bien que la concertation ait été longue (plus de 8 mois), et que tous les partenaires aient été consultés, le secteur associatif et mutualiste de la petite enfance appelle donc « à une reprise des discussions sur les textes, afin que la qualité de l’accueil soit bien au cœur de la réforme. »
Le Secrétariat d’Etat avait pourtant prévenu que ces dernières relectures ne devaient pas remettre en cause les derniers arbitrages d’Adrien Taquet. S’il est vrai qu’il est difficile de « prendre une réforme en route », force est de constater que le Secrétaire d’État a réussi malgré lui a provoqué un tollé quasi général : ni les pros et leurs représentants, ni les gestionnaires privés, publics ou associatifs ne semblent satisfaits de ces avant-projets de décrets et d’ordonnance. Adrien Taquet va-t-il finalement revoir sa copie ? Affaire à suivre.


 
Article rédigé par : C.L
Publié le 16 décembre 2020
Mis à jour le 14 juin 2021