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Rapport anti-pauvreté des enfants et des jeunes : des espoirs et des questions pour la Petite Enfance

De l’avis général des acteurs, le rapport remis par Olivier Noblecourt le 15 mars dernier à Agnès Buzyn et Emmanuel Macron reprend, dans sa partie Petite Enfance, des pistes de solutions valables pour y améliorer la mixité sociale. Les mesures concrètes sont attendues avec impatience.


Pour encourager les EAJE allant dans le sens d’un accompagnement plus resserré des publics fragilisés, le groupe de travail 1 « Eradiquer la pauvreté des enfants et des jeunes ») de la mission Petite Enfance de la délégation interministérielle propose la mise en place d’un système incitatif, sur la base d’un bonus-malus. Une mesure décryptée par Nathalie Casso-Vicarini, Présidente de l’association Ensemble pour l’Education de la Petite Enfance et co-présidente de la commission interministérielle. « L’idée est que tous les établissements puissent accueillir ces enfants dont les familles veulent reprendre une activité, sans mettre en péril leur équilibre », explique-t-elle. En notant que « c’est la première fois qu’une professionnelle de la petite enfance participait à une délégation interministérielle pour valoriser les métiers du secteur et la fonction parentale sous l’angle de l’accès aux droits à tous les enfants. »
Opposée à toute forme de levier contraignant pesant sur les maires et les structures, c’est d’un œil attentif qu’Elisabeth Laithier considère cette perspective. « Tout dépend des préconisations qui seront retenues par la ministre et le Président et des moyens mis en œuvre en face », estime-t-elle. Une démarche, par contre, applaudie par Julie Marty-Pichon, qui y voit un bon levier incitatif, face à des pratiques pernicieuses persistantes. « Dans les critères de pondération des places des commissions d’attributions des places de crèche, on voit encore « temps d’accueil demandé », avec la priorité donnée à une famille qui demande un temps plein par-rapport à un temps partiel, regrette-t-elle. Sans compter les dérogations accordées selon les départements à l’application des directives nationales. »

Expérimenter avant de généraliser

Nathalie Casso-Vicarini et Frédéric Leturque (Maire d’Arras), co-président de la commission, mettent aussi en avant la nécessité de miser sur les expérimentations, sans faire preuve de hâte excessive. « Il faut tester avant de généraliser, déclare-t-elle. Dans les années qui viennent, il serait intéressant d’expérimenter plusieurs dispositifs : certains fonctionnement très bien sur un territoire, d’autres moins bien. Il faut observer les freins, les interroger, réajuster si besoin avant de déployer à plus grande échelle. Ces mesures permettront de comprendre ce qui est le plus bénéfique aux enfants dans leurs parcours d’intégration à long terme et participeront aux mieux vivre ensemble. »
Un message qui semble également entendu par la CNAF : « On avance par étapes et on en tire des enseignements, souligne Dominique Ducroc-Accaoui. Tout en tenant compte de la nécessité de considérer les problématiques d’insertion de manière plus larges. Le retour à l’emploi ne pouvant être une solution que dès lors que toutes les autres problématiques (logement, nutrition, fracture numérique et culturelle…) ont été résolues. » Tandis qu’Elisabeth Laithier, de son côté, rappelle : « Une politique d’accueil de la petite enfance se doit d’être universelle. Il nous faut être très attentifs aux 11 millions de familles vulnérables si on ne veut pas qu’elles basculent. Mais ne pas, non plus, oublier les familles biactives, qui vont bien, dont les enfants ont droit, eux aussi, à ce que l’Etat se préoccupe de leur garde. »

S’appuyer sur les schémas départementaux des services aux familles

Tous s’accordent sur un point : le déploiement et l’amélioration des schémas territoriaux pour mettre en coordination besoins et ressources sont l’un des piliers de la réussite de l’action. C’est pourquoi les propositions du groupe de travail, notamment celle visant à expérimenter des systèmes de chefs de files sur les nouveaux schémas départementaux des services aux familles, sont porteuses d’espoir. « Le plan gouvernemental en cours me semble réellement dans la continuité des enjeux, approuve Dominique Ducroc-Accaoui. En mettant l’accent sur la coopération entre acteurs et sur le pilotage territorial, il va dans le sens d’une action plus efficace en direction des publics. » Dans ce contexte, les mesures présidentielles, prévues pour les prochains jours, sont attendues avec grande impatience

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Catherine Piraud-Rouet

PUBLIÉ LE 03 avril 2018

MIS À JOUR LE 04 avril 2018

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