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L’Ufnafaam quitte Pas de bébés à la consigne

Après l’Anpde en mars 2020, l’Acepp en juillet 2021, c’est au tour de l’Ufnafaam de prendre ses distances avec Pas de bébés à la consigne dont elle était membre fondateur pourtant. Explications avec Sandra Onyszko, porte-parole de l’Ufnafaam.

Souvent constitué pour mener un combat spécifique, un collectif rassemble des organisations professionnelles – syndicats ou associations – qui ne sont pas toujours sur la même longueur d’onde. Qui n’ont pas toujours les mêmes priorités et les mêmes méthodes. Ni toujours exactement les mêmes intentions.  Preuve en est aujourd’hui encore avec le départ de l’Ufnafaam – la seule organisation membre du collectif représentant l’accueil individuel. Que reste-t-il de la belle entente 2009/2010 lors de la constitution du collectif ?
La décision de l’Ufnafaam a été prise lors de son bureau du 14/15 octobre. A l’unanimité. Mais elle couvait depuis un bon moment. Pas de bébés à la consigne en a été informé par un courriel, ce mardi 17 octobre.

Le collectif trop silencieux sur l’accueil individuel

Premier grief de l’Ufnafaam : le manque de visibilité de l’accueil individuel dans les prises de position du collectif. Sandra Onyzsko remarque : « A la lecture des 2 à 3 derniers communiqués de Pas de bébés à la consigne, le bureau n’a pu que prendre note que l’accueil individuel et ses problématiques étaient très peu présents. Seule mention récurrente : l’harmonisation des restes à charge. Une mesure principalement tournée vers les parents d’une part. Et d’autre part, une mesure qui, on le sait, a été réglée avec la réforme du Cmg emploi direct incluse dans la loi de finances 2023. L’harmonisation des restes à charges sera effective en janvier 2025. ».
Dès lors, l’Ufnafaam, seule organisation représentant l’accueil individuel, avait de plus en plus le sentiment de servir de caution « assistante maternelle » au collectif.  « Il faut reconnaitre, précise Sandra Onyszko, que le collectif est exclusivement centré sur l’accueil collectif et qu’il rencontre de réelles difficultés à analyser les problématiques de l’accueil individuel. Or, avec la situation que nous connaissons aujourd’hui, la pénurie d’assistantes maternelles, la crise de l’attractivité de ce métier, rester dans un mouvement qui ne fait et ne dit rien sur le sujet, est impossible. Ce serait comme participer à l’invisibilité de notre métier. »
Forte de ce constat, l’Ufnafaam ne part pas fâchée mais déterminée à mener autrement son combat pour la défense du métier d’assistante maternelle.

Pas d’accord avec la position du collectif sur la suppression de l’article 10 et le SPPE

La position du collectif sur la suppression de l’article 10 du projet de loi plein emploi, première brique du SPPE, n’a pas arrangé les choses et peut-être précipité le départ de l’Ufnafaam. Sandra Onyszko explique : « penser que porter un coup d’arrêt du SPPE, ce n’est pas si grave que ça, nous heurte profondément. C’est la première fois depuis des années, que quelque chose de constructif se passe dans notre secteur. »

Et d’ajouter rejoignant là, finalement, les raisons de l’Anpde et de l’Acepp lors de leur départ ou prise de distance (voir encadré) : « La contestation est importante, mais tout contester n’est pas dans notre ADN. Nous avons toujours essayé de composer avec les différents gouvernements sans jamais refuser par principe ce qui était proposé. »

La question des MAM, source de tension

Autre motif de divergence, sous-jacent mais de plus en plus prégnant, les MAM. Les MAM que certains du collectif Pas de bébés à la consigne ne portent pas dans leur cœur, pointant régulièrement leur très légère réglementation alors même qu’elles s’apparentent plus à de l’accueil collectif que de l’accueil individuel. « Comment rester dans un mouvement qui s’en prend régulièrement à un mode d’accueil dans lequel exerce une partie des assistantes maternelles ? » s’interroge Sandra Onyszko. En clair, le MAM bashing mettait l’organisation en porte-à-faux avec nombre de ses associations adhérentes et, forcément, à un moment donné, il y aurait eu de toutes façons un clash au sein du collectif sur ce sujet.

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Catherine Lelièvre

PUBLIÉ LE 17 octobre 2023

MIS À JOUR LE 19 décembre 2023

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