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Zoom sur… Les crèches semi-plein air

Depuis quelques années maintenant on vante les vertus du plein air et de la reconnexion à la nature pour les tout-petits. Une (re) découverte qui a modifié non seulement les habitudes, organisation et pratiques des lieux d’accueil mais qui influencent leurs aménagements, voire leurs constructions. Passant outre les réticences de certaines PMI, quelques structures pionnières montrent l’exemple. La réforme des modes d’accueil leur donne un coup de pouce supplémentaire et de nouveaux projets voient le jour.

Le plein air, un mouvement né en Europe

On a tous en tête des images de bébés dans des landaus faisant leur sieste dehors avec des températures en dessous de 0. C’est la fameuse sieste nordique, pratiquée depuis des décennies dans les pays scandinaves aussi bien par certains parents que par des établissements d’accueil du jeune enfant, qui permettrait notamment de booster le système immunitaire des tout-petits et d’augmenter la durée du sommeil, selon une étude du chercheur finlandais Marjo Tourula. Mais comme le souligne Valérie Roy, EJE, responsable d’une halte-garderie semi plein air à Paris, et auteure de l’ouvrage « Petite enfance et plein air – Potentialités en crèche et halte-garderie », le mouvement plein air n’est pas l’apanage des pays nordiques. « Entre 1900 et 1945, il y a une pandémie qui était la tuberculose et qui a déclenché la création des écoles plein air dans toute l’Europe et en France dès 1907 car il fallait venir en aide à ces enfants qui mourraient », explique-t-elle. En France, ces écoles maternelles « plein air » accueillaient les tout-petits dès 2 ans. « Les médecins ont initié ce type d’établissement mais très vite des pédagogues se sont insérés dans le mouvement avec des instituteurs (…) Cette pédagogie a évolué en parallèle avec l’éducation nouvelle. Tous les grands pédagogues comme Maria Montessori, Emmi Pikler ont été intéressés par le plein air », précise Valérie Roy. Pour rappel, en 1946, dans la pouponnière Loczy à Budapest créée par la pédiatre hongroise Emmi Pikler, les enfants faisaient leur sieste en extérieur et passaient la plus grande partie du temps dehors. A noter qu’au Danemark, dans les années 50, ce n’est pas pour des questions de santé ou de pédagogie que les premiers jardins d’enfants en forêts ont vu le jour. « Le gouvernement avait proposé une place d’accueil pour chaque enfant pour chaque famille mais il n’y avait pas assez de places donc il a fallu utiliser l’extérieur », explique Sarah Wauquiez, psychologue suisse, enseignante et pédagogue par la nature. Puis petit à petit dans le monde, des établissements prônant le plein air, bien souvent des maternelles ou écoles primaires, ont commencé à fleurir. En expérimentant le contact quotidien et prolongé avec la nature, les professionnels se sont en effet rendus compte de l’intérêt pédagogique et des bénéfices pour les enfants.

Motricité, éveil sensoriel, émotions, santé… des bienfaits indéniables

« Pour les 0-3 ans, peu d’études ont été faites. Toutefois, on sait que même pour les enfants qui ne savent pas encore marcher, le travail de la motricité et l’éveil des sens (pouvoir sentir, toucher, manipuler des objets, ramper sur un terrain pas régulier…) vont être favorisés », indique Sarah Wauquiez. Et poursuit : « Il y a des bienfaits aussi pour le corps avec le renforcement du système immunitaire grâce à l’air frais qu’ils respirent notamment et des effets positifs sur le sommeil. » « Une expérience sensorielle et motrice plus large à l’extérieur », comme le confirme Valérie Roy, mais pas seulement. « Il y a une plus grande expression émotive dehors car ils ont le droit de s’exprimer beaucoup plus et plus longtemps car il n’y a pas ce problème d’insonorisation qu’il y a à l’intérieur. Les professionnelles sont aussi plus paisibles », ajoute-t-elle. Et puis « la coopération n’est pas la même dehors. Dedans, il y a de la coopération entre les enfants, mais celle-ci est vite perturbée par des croisements d’autres enfants car parfois ce n’est pas assez grand, par le brouhaha, les enfants sont plus énervés, il y a donc plus d’interférences au niveau des jeux. » Elle souligne également que dehors l’enfant est plus autonome, il s’éloigne de l’adulte. L’imagination, la créativité sont aussi décuplées par le « dehors » comme l’affirme Bernadette Moussy, « jardinière d’enfants », EJE et auteure. La professionnelle de la petite enfance explique également : « Depuis 300 ans, les pédagogues le disent : l’enfant est de la nature. Quand il sort à l’extérieur, il se rencontre, il rencontre des élé- ments auxquels il peut s’identifier. Il apprend aussi beaucoup de choses. » Et continue : « l’enfant découvre qu’il y a quelque chose d’invisible dans la nature qui évolue, il rencontre la dimension spirituelle de la nature. Les enfants sont très sensibles à ce qui ne se voit pas et ce qui existe. » Dans le cadre du jardinage par exemple, l’enfant regarde la graine grandir, évoluer et en prend soin. « Il découvre le sens de la mesure (on ne fait pas n’importe quoi), le cause à effet (on met de l’eau et elle pousse). Il se découvre aussi agent causal, c’est-à-dire à l’origine d’une action qui a un impact sur l’extérieur », précise-t-elle.

Un engouement autour de la reconnexion des enfants à la nature

Ouvrages, articles, colloques… Le thème de la reconnexion des enfants à la nature est de plus en plus présent en petite enfance. Une prise de conscience qui s’appuie sur les études montrant tous les bienfaits pour les enfants et qui va aussi de pair avec le développement de l’éducation à l’environnement et au développement durable, à l’inquiétude grandissante face à l’omniprésence des écrans et plus récemment avec l’épidémie de Covid-19 et le confinement. Pour Charline Cachat, fondatrice du réseau de crèches semi plein air et de formations Wild Child, « c’était la première fois avec le guide ministériel que l’on écrivait noir sur blanc que les enfants devaient sortir tous les jours ». Dans les structures d’accueil du jeune enfant, cet engouement se traduit principalement par un mouvement de végétalisation. Les initiatives pour faire entrer la nature à l’intérieur des crèches se multiplient, de même que celles pour redonner ses lettres de noblesse à l’extérieur, en supprimant entre autres les sols souples. Charline Cachat témoigne de cet engouement : « Nous sommes de plus en plus sollicitées par des crèches privées et municipales pour former des personnels petite enfance ou périscolaire pour investir plus l’extérieur. » De son côté Marina Lemarié, EJE, formatrice et consultante en aménagement d’espaces pour la petite enfance est de plus en plus contactée pour aménager les espaces extérieurs de crèches. Des villes ont aussi fait le pari d’investir dans la végétalisation des crèches. C’est le cas de Lyon, proactive sur le sujet. « L’arrivée de l’exécutif municipal a profondément modifié la manière de réfléchir au projet et on a beaucoup plus travaillé sur tout ce qui pouvait permettre de remettre la nature au cœur des réflexions pédagogiques et au cœur des projets pour les enfants car la nature dans le quotidien des enfants cela a énormément d’avantages », informe Claire Topenot, Directrice de l’Enfance à la Ville de Lyon. La métropole a ainsi annoncé en septembre dernier investir 4,5 millions d’euros pour végétaliser les crèches. Un grand plan de formation « L’enfant et la nature » a aussi été mis en place avec une intervenante danoise pour l’ensemble du personnel. « Il y a d’abord un temps de préparation sur chaque structure avec la directrice, un référent du projet. L’intervenante va aller visiter le jardin de la crèche pour proposer des activités vraiment en lien avec la réalité de la structure et voir aussi ce qu’il y a autour de la crèche pour que les équipes et les enfants puissent sortir à l’extérieur et quelle que soit la météo. Il y a ensuite un temps d’accompagnement sur une journée avec toute l’équipe de la crèche et puis, quelques semaines plus tard, un temps de debriefing où toutes les structures qui ont bénéficié de cet accompagnement, sachant que l’on a fait des sessions par 10 structures, vont se retrouver et échanger sur les pratiques qui ont pu changer, mises en avant, depuis l’accompagnement », détaille Anne Brizard, Coordinatrice Petite Enfance à la ville de Lyon. Et précise : « d’ici fin mai normalement l’ensemble du personnel aura suivi cette formation ».

Les crèches semi-plein air encore peu nombreuses malgré un intérêt grandissant

Certains vont encore plus loin sur le chemin de la reconnexion avec l’extérieur en créant des établissements qui mettent la nature au premier plan. S’il n’y a pas de chiffres officiels, on sait que ces structures sont encore peu nombreuses en France. Il existe notamment 5 haltes-garderies à Paris (toutefois celle du Ranelagh ferme ses portes « lorsque les conditions météorologiques s’avèrent extrêmes »), le multi-accueil La clé des champs à Rennes créé par Anne-Laure Blot et Benjamine Guelton et les crèches Wild Child en Haute-Savoie de Charline Cachat. Si à La clé des champs on se revendique plein air, chez Wild Child on préfère le terme de semi-plein air. Celles-ci ont en tout cas en commun d’avoir un bâtiment en dur, comme les crèches « classiques », qui leur permet d’accueillir les bébés et les plus grands en cas de grosses intempéries, de températures très basses ou très hautes ou tout simplement quand ils expriment l’envie de rentrer.

Ce que l’on remarque c’est que la plupart des acteurs de la petite enfance sont d’accord pour dire que quelque chose est en train de se passer. « Il y a de plus en plus d’écoles hors contrat semi plein air voire plein air qui voient le jour en France donc cela descend vers la petite enfance », remarque Charline Cachat. De son côté, Elsa Hervy de la FFEC indique : « Cette pratique pédagogique suscite l’intérêt et j’ai beaucoup de demandes de renseignements ». Ce que confirme Anne-Laure Blot : « Il y a un engouement pour ces structures. On a d’ailleurs des appels de professionnels intéressés par cela. Notre PMI a été aussi été sollicitée par les autres PMI pour avoir des informations sur ce type d’établissement. » Valérie Roy est aussi régulièrement contactée par des éducateurs qui veulent monter un projet nature dans leur structure ou en formation d’éducateurs qui écrivent des mémoires sur du plein air ou encore par des personnes intéressées pour monter ce type d’établissement. Des réseaux de crèches montrent également leur intérêt pour cette pédagogie. C’est le cas de Babilou, qui a une vraie volonté de mettre ses crèches au vert. Le groupe a ainsi récemment ouvert une « crèche végétale à ciel ouvert » située à Saint-Herblain en Loire-Atlantique. Claire Malenfant-Illiaquer, directrice de l’éducation durable chez Babilou, indique : « Saint-Herblain est un projet pilote pour ensuite créer des vraies crèches du plein air. Près de Saint-Nabord, la future crèche va aller encore plus loin. L’optique c’est d’être à plus de 50% du temps à l’extérieur ». Et le réseau de crèches ne compte pas s’arrêter là comme le confirme Catherine Magat, directrice du développement et de l’immobilier : « On travaille sur une nouvelle charte d’aménagements de nos crèches pour courant 2022. L’idée est de favoriser l’intérieur/extérieur, le libre choix de l’enfant, favoriser le milieu naturel avec le moins de sols souples possibles et lorsque l’on n’a pas de grands espaces extérieurs c’est amener la nature à l’intérieur. On a le projet d’ouvrir une cinquantaine de nouvelles structures en 2023-2024, l’idée c’est de les faire avec cette approche-là. (…) Ce n’est pas qu’un aménagement, c’est toute une réflexion globale. On n’est pas forcément sur du 80% à l’extérieur et du 20% à l’intérieur, mais ce qui est sûr c’est que l’on veut des crèches orientées vers l’extérieur où les enfants pourront passer au moins la moitié de leur temps à l’extérieur. » A Lyon, outre la végétalisation des crèches, le plan de formation « L’enfant et la nature », la construction de structures de plein-air ou semi-plein air est également prévue. Pour l’heure, trois projets en cours : deux établissements proposant un accueil plein air à des enfants marcheurs et une structure mixte avec une vingtaine de berceaux plein air et 48 berceaux classiques. Un autre projet porté par la Mutualité française qui prendra place sur le site de l’ancienne clinique Trarieux recevra le soutien de la Ville de Lyon, précise Claire Topenot. « Cela fait partie des approches qui sont nécessaires, à la fois pour le développement de l’enfant mais y compris pour la prise en compte de l’importance de la nature et de la planète (…). Pour les parents, c’est également très inspirant de se dire que finalement eux-mêmes voyant que les professionnels sortent les enfants par tout temps, eux-mêmes auront certainement tendance à vouloir le faire », insiste l’élue.

Projets de longue haleine, PMI frileuses… les freins au développement d’établissements semi-plein air

Pourquoi finalement y a-t-il aussi peu de structures ? Ce sont des projets effectivement très prenants, qui peuvent mettre du temps à voir le jour. Anne-Laure Blot et Benjamine Guelton ont ainsi travaillé 4 ans sur leur projet. Certaines PMI feraient-elles de la résistance ? « Notre PMI est contente que l’on soit là mais j’ai eu des échos comme quoi ce n’est pas si évident que ça avec certaines PMI qui ne sont pas toujours très partantes pour le semi-plein air avec les tout-petits », explique Valérie Roy. Et ajoute : « Cela vient peut-être également du fait qu’en France on est très portés sur l’hygiène donc on va valoriser l’hygiène par rapport au reste. » Valérie Roy évoque d’autres raisons possibles : une connaissance qui s’est perdue et le fait que ce ne soit pas dans la culture française. Et pointe du doigt l’absence de module sur le plein air dans les formations d’EJE, d’auxiliaire ou de CAP qui engendre une méconnaissance du sujet. Et puis jusqu’à tout récemment, ce type de structures n’était pas prévu par la loi, ce qui ne facilitait pas les choses.

Réforme des services aux familles : les crèches en semi-plein air ont droit à leur propre réglementation

C’est nouveau, depuis la rentrée dernière, l’accueil en semi-plein air est en effet désormais réglementé. « On a eu des demandes, des sollicitations relatives à des relations compliquées, à des PMI réticentes sur l’apparition de ce type d’offres (…) Et de manière générale, on a réglementé les accueils qui s’éloignaient du modèle traditionnel des crèches comme les accueils proposés par des clubs de vacances, des formes plus mobiles d’accueil… », explique Jean-François Pierre, adjoint au chef du bureau familles et parentalité à la DGCS. Et poursuit : « On a voulu traiter tous les problèmes d’interprétation des textes pour tous les types et formes de modes d’accueil. Cela avait aussi un intérêt dans la mesure où avec le référentiel bâtimentaire on est beaucoup plus précis sur ce qui est attendu des gestionnaires donc on est obligé de prévoir pour chaque situation les règles qui s’appliquent et donc de viser spécifiquement la situation des accueils de plein air. » En pratique, l’article R. 2324-28 (III) du Code de la Santé Publique a été modifié par le décret n°2021-1131 du 30 août, publié au JO le 31 août et dispose dorénavant : « Tout établissement ou service d’accueil du jeune enfant peut proposer un accueil en semi-plein air permettant l’accueil des enfants dans un espace extérieur et accessoirement dans un espace couvert. Les modalités d’usage de l’espace extérieur sont détaillées dans le projet éducatif prévu au 2° de l’article R. 2324-29. » La loi entérine donc l’existence de ces établissements particuliers. Par ailleurs, l’arrêté du 31 août 2021 créant le référentiel bâtimentaire national, publié au JO le 7 septembre, donne des précisions quant aux surfaces des crèches en semi-plein air. A savoir : « La surface totale des espaces intérieurs et extérieurs d’accueil des enfants garantit un minimum de 7 m² par place autorisée. Les espaces intérieurs d’accueil pris en considération sont ceux précisés au II.1.3. Les exigences du titre premier du présent référentiel s’appliquent, à l’exception des règles suivantes : II.1.1, II.1.2, III.7.1 à III.7.3. ». En pratique, précise Elsa Hervy, « les crèches en semi-plein air devront répondre à toutes les normes de qualité, de sécurité et d’hygiène des crèches, leur seule différence c’est que là où les crèches classiques ont des surfaces minimum imposées en intérieur (7m² ou 5,5m² par place) et extérieur (2m2 à 1,5m2 par place), les crèches en semi-plein air doivent avoir 7m² en mixant librement espace intérieur d’accueil des enfants et espace extérieur. »

Une nouvelle réglementation qui ouvre le champ des possibles et peut booster les projets de crèches

Sans conteste, l’introduction des établissements semi-plein air dans la réglementation est bien accueillie. « C’est formidable, dit Valérie Roy, enfin on va revaloriser cet espace extérieur bien souvent utilisé que pour la motricité globale. » Même enthousiasme de la part de Catherine Magat qui y voit « un signe fort ». Ou encore pour Claire Topenot : « Cela me réjouit parce que je sais que ça sera beaucoup plus simple même si je sais que l’on a la chance d’avoir une PMI très ouverte aux évolutions, mais cela veut dire que cela sera beaucoup plus simple de faire valider l’agrément de la structure et de partager avec nos collègues de la PMI tout l’intérêt de ce type d’équipement. » Et pour Charline Cachat pour qui « c’est un bon début. » La fondatrice de Wild Child s’interroge par ailleurs sur la mention « accessoirement dans un espace couvert » présente dans l’article R. 2324-28 (III) du Code de la Santé Publique modifié par le décret du 30 août. Et non sans raison car si elle a le mérite d’ouvrir le champ des possibles, elle va très probablement être source d’interprétations.

Serait-il possible de ne plus avoir de constructions en dur, d’opter pour des bâtiments légers (yourte, tiny house…) voire se passer complètement d’intérieur ? Pour les bébés non marcheurs, il est peu probable mais pour les autres ? « Cela fait 2 ans et demi que je parle à la PMI et à la Caf d’aller un peu plus loin dans la démarche, il s’agit d’un projet pour les enfants marcheurs avec un bâtiment léger qui permettrait de se mettre à l’abri en cas de grosses intempéries, de gros froids, grosses chaleurs. La PMI était plutôt favorable mais ne savait pas administrativement dans quelle case me mettre donc j’étais bloquée, entre-temps il y a eu le covid, cela a pris du retard (…). Et puis le décret est sorti », confie-t-elle. De l’enthousiasme, des interrogations mais aussi des mises en garde car faire du plein air ne s’improvise pas. « (…) Il faudra être vigilant que ce ne soit pas que de l’aménagement. La pédagogie est aussi importante. (…) », prévient Catherine Magat. « Les PMI devront faire attention pour que les choses soient bien faites », indique aussi Valérie Roy qui juge important de bien former les équipes. Tout comme Charline Cachat qui, prenant l’exemple de l’engouement autour des crèches Montessori et de certaines qui ne sont pas si Montessori que cela, souligne : « Il faut que les gens soient formés et que ça se fasse correctement. L’effet de mode peut parfois avoir un effet néfaste. » Changement profond et durable, simple tendance ? L’avenir nous le dira. Mais, affirme Claire Topenot, « Ce n’est pas une lubie d’écologistes, c’est bien un vrai projet fort avec des conséquences positives sur la santé et le développement de l’enfant ».

Illustrations Matthieu Boz

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« Le contact réel avec la nature », un des principes de la Charte nationale pour l'accueil du jeune enfant

L’importance du lien avec la nature comme facteur d’épanouissement de l’enfant est aussi reconnue par les pouvoirs publics. La Charte nationale pour l’accueil du jeune enfant inspirée du rapport Giampino de 2016, et qui a force de loi depuis la publication de l’arrêté au JO le 23 septembre dernier, comprend pour rappel « 10 grands principes pour grandir en toute confiance », parmi lesquels le principe n°6 qui dispose : « Le contact réel avec la nature est essentiel à mon développement ». Et le texte-cadre le détaille en ces termes : « Le jeune enfant prend connaissance du monde par sa sensibilité, où sont liés le corporel, le cognitif, l’affectif, l’émotionnel et le social. Etre au contact de la nature, c’est apprendre à la connaître, à l’aimer et à la respecter.

– Les espaces naturels constituent d’excellents outils pédagogiques. Ils offrent de multiples sources de jeux, de découvertes et d’apprentissage en invitant les enfants à manipuler, partager, tâtonner et explorer.

– La sensibilisation des enfants à la richesse et à la beauté de leur environnement naturel commence très tôt. Le contact avec les minéraux, les végétaux et les animaux est indispensable à leur épanouissement. Accompagner leur exploration et leur observation, leurs sensations des phénomènes naturels, des rythmes et des saisons, les aide à construire leur conscience du temps, de l’espace, et du vivant dans sa globalité. »

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Caroline Feufeu

PUBLIÉ LE 10 janvier 2022

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