Le Sénat lance une mission d’information « pour faire évoluer les outils de contrôle » des crèches
Suite à l’audition de Victor Castanet ce 2 octobre, le Sénat a annoncé lancer une mission d’information sur les « outils de contrôle ». Son second livre, Les Ogres, qui pointe les dérives de plusieurs crèches privées, a ébranlé le secteur de la petite enfance.
Le Sénat se prépare à lancer une mission d’information sur « les outils de contrôle » du secteur de la petite enfance, a annoncé ce mercredi 2 octobre le président de la commission des Affaires sociales, Philippe Mouiller, dans la foulée de l’audition de Victor Castanet, auteur des Ogres, livre-enquête qui pointe les dérives des crèches privées. « Nous allons mettre en place une mission d’information pour examiner en quoi les outils de contrôle ne sont aujourd’hui pas adaptés à la situation, et proposer ainsi une évolution. Ce travail constituera une base pour une réflexion plus globale sur la question de la tarification », a déclaré Philippe Mouiller.
Cette mission sera lancée dès le 9 octobre, avec l’objectif de rendre un rapport « avant la fin de l’année ». Le président de la commission des Affaires sociales n’exclut pas de la transformer en commission d’enquête parlementaire. Les recommandations et propositions issues de cette mission d’information pourraient ensuite être traduites en propositions de loi. En parallèle, les élus petite enfance de plusieurs villes de France ont annoncé la semaine dernière qu’ils allaient travailler en collaboration avec des députés à une proposition de loi toute dédiée à la petite enfance, avec comme premier axe la remise à plat du financement national de la petite enfance. « Nous allons accompagner cette démarche », a assuré Philippe Mouiller
Ce 2 octobre, Victor Castanet s’est exprimé pendant plus d’une heure devant des sénateurs abasourdis par ses révélations détaillées sur la gestion des crèches privées et cette logique d’industrialisation qui dégrade durablement les conditions de travail. La majorité a applaudi la démarche, mais beaucoup se sont étonnés qu’il faille arriver à des situations aussi graves pour que le sujet soit enfin pris à bras le corps. Pourquoi de tels dysfonctionnements n’ont pas été relevés ou ne sont pas remontés suffisamment hauts pour être sanctionnés ? Pourquoi les autorités de contrôle n’ont pas joué leur rôle ? La mission d’information devrait permettre d’apporter des réponses.
Candice Satara
PUBLIÉ LE 02 octobre 2024