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Par Monique Busquet

Psychomotricienne, formatrice petite enfance

Dans tout espace et à tout moment et, enfants comme adultes, nous sommes immergés dans un flux de sensations. Nos yeux, nos oreilles, notre nez, notre peau reçoivent en permanence des informations en provenance de ce qui nous entoure.  Nous pouvons percevoir multitude de bruits, ceux des voisins, des enfants qui jouent, de la pluie, des oiseaux qui chantent, nous voyons les couleurs autour de nous, celles des murs, des décorations comme celles des fleurs, les variations des lumières du ciel, nous sentons des odeurs de parfum, de cuisine mais aussi des pots d’échappement des voitures, nous pouvons ressentir la chaleur du soleil  ou le vent frais sur notre peau. Tout cela nous est plus ou moins agréable. Nous y sommes tous sensibles, même si le plus souvent nous y faisons peu attention.
Toutes ces informations sensorielles (ou stimulis) parviennent à notre cerveau qui les traite toutes, sans que nous n’en prenions conscience.  Ainsi fréquemment nous nous apercevons de la présence d’un bruit seulement à l’arrêt de celui-ci et en sommes soulagés : « oh, cela fait du bien ! »

L’enfant y est encore plus sensible que nous, car tout lui est plus nouveau. Son attention est continuellement mobilisée pour tout décoder : Je connais, je ne connais pas ?  C’est agréable ou pas ? Si je ne connais pas, que va-t-il se passer ?  Suis-je  « en danger » ?.  Si je connais, à quoi cela est-il associé ? Quel souvenir ? Quelle émotion ? Quelle situation ? Qu’est-ce que je peux anticiper ? 
Les sensations, selon leurs spécificités, leur intensité, leur prévisibilité, leur cohérence et selon ce que l’enfant a déjà pu enregistrer, déclenchent des réactions variables : simple vigilance ou alarme, immobilité ou agitation, plaisir ou déplaisir,  détente et apaisement ou excitation, peur ou curiosité de la découverte. L’enfant mémorise tous les vécus sensoriels et développe ainsi son répertoire d’expériences et de connaissances.

Les sensations sont de natures très diverses. Elles sont soit externes « à distance » (audition, odorat, vision), ou « proximales » (toucher, goût), soit internes (faim, soif, douleur, digestion…), ou encore kinesthésiques (labyrinthiques et proprioceptives), c’est-à-dire liées aux mouvements. Celles-ci, moins souvent nommées, sont pourtant un socle de nos vies et du développement de l’enfant. Comme les autres sensations, elles peuvent être apaisantes, (rythme de marche de la personne qui porte l’enfant, bercement, poussette, voiture) mais aussi source de peur (chute, déséquilibre involontaire) ou au contraire de grande joie dans des sensations de glisse, de vitesse, de rotations (toboggans, balançoires, manèges, sports …).

L’ensemble nos environnements sensoriels impactent en continu notre état et déclenchent des variations de bien-être, fatigue et stress pour nous adultes comme pour les enfants.
Ainsi c’est une des nombreuses compétences des professionnels de développer leur attention aux sensations que vit l’enfant (même celles auxquelles nous ne faisons nous-mêmes plus attention), d’être attentifs à ses modes de réactivités, de les respecter, de laisser l’enfant s’approcher ou s’éloigner lorsque cela est possible, de comprendre par exemple que l’odeur et l’aspect d’un aliment peuvent suffire à ne pas pouvoir le mettre dans la bouche…
C’est tout un savoir-faire de trouver l’équilibre entre proposer aux enfants à la fois du suffisamment connu, paisible, agréable, prévisible et du suffisamment nouveau, surprenant, varié et de les accompagner dans leurs ressentis et leurs explorations, en ayant en tête que la sensorialité est permanente, à la fois interne et externe, autant dans tous nos espaces intérieurs qu’extérieurs, dans les villes et les jardins, et à tous les moments de la journée.

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Monique Busquet

PUBLIÉ LE 02 mai 2024

MIS À JOUR LE 13 mai 2024

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