Le SNPPE lance la campagne « Solidaires, jamais solitaires : Unies pour des vrais salaires »

Pour le SNPPE, les revalorisations salariales annoncées sont insuffisantes ! Et, comme elles ne concernent pas l’ensemble des professionnels de la petite enfance, il juge même qu’elles peuvent avoir un impact négatif en favorisant le turn over.

Mercredi 3 avril, le Conseil d’Administration de la Cnaf a donné son accord pour la mise en place du bonus attractivité, lequel va permettre à l’État d’accompagner financièrement les revalorisations salariales des professionnels des crèches PSU, à hauteur de 66%. A priori une bonne nouvelle. Mais le SNPPE, pour sa part, estime qu’il y a « plusieurs lacunes dans ces avancées ». Et de les détailler dans un communiqué en date du 4 avril :
– Une prise en charge des revalorisations salariales à 66% par l’Etat, ce n’est pas assez pour le SNPPE qui se demande comment les gestionnaires vont pouvoir assumer les 34% restant.
– « Les premières augmentations ne sont pas à la hauteur de l’avenant dans la Convention Collective Nationale (CCN) Alisfa d’après les retours que nous avons pu avoir. Qu’en sera-t-il pour les autres CCN et les fonctions publiques ? » interroge le syndicat.
– Les professionnels de la petite enfance exerçant en structures Paje ne sont pas concernés par le dispositif. « Il est clair que, par ce biais, les gestionnaires sont encouragés à opter pour la Prestation de Service Unique (PSU). Or, nous constatons, via le communiqué de la FFEC du 3 avril 2024, que ce n’est pas la volonté du secteur privé lucratif. »
– Les assistantes maternelles elles aussi ne sont pas concernées par le bonus attractivité. Aussi pour le SNPPE, « L’accueil individuel, déjà sous pression, verra son attractivité diminuer davantage puisqu’il n’est pas pris en compte par ces annonces. »
– « Les modalités d’application pour les crèches familiales restent indéterminées ».
– Concernant le secteur public (…) « nous souhaitons une revalorisation des grilles indiciaires permettant une revalorisation des traitements plutôt que des primes ne comptant qu’en partie pour la retraite », a-t-il encore indiqué.
Le SNPPE pointe également du doigt le fait que « les négociations dans d’autres Conventions Collectives Nationales (CCN) n’ont pas encore abouti à des avancées salariales significatives, ajoutant ainsi un obstacle supplémentaire à l’amélioration des conditions salariales des professionnel·les de la petite enfance. » Et que, finalement, tout ceci pourrait se traduire par un turn over important, et donc par une dégradation des conditions de travail.
Aussi, le SNPPE annonce le lancement de la campagne « Solidaires, jamais solitaires : Unies pour des vrais salaires », « afin de réclamer des rémunérations dignes pour toutes les professionnel·les de la petite enfance ». Concrètement, il encourage les professionnels de la petite enfance à relayer ce slogan sur les réseaux sociaux accompagnée d’une photo.
Nouvelle édition du baromètre des salaires
Le syndicat propose cette année encore à tous les professionnels de la petite enfance de participer à son baromètre des salaires afin de réaliser un état des lieux des rémunérations dans le secteur. Les pros sont en pratique invités à communiquer leur revenu net annuel pour 2023 (avant prélèvement d’impôt sur le revenu).
CF
PUBLIÉ LE 05 avril 2024
MIS À JOUR LE 10 juin 2024