Accompagnement à la parentalité : un rapport parlementaire propose trois recommandations pour réformer les modes d’accueil

Extension du congé paternité à 16 semaines, jours de congé pour suivre la scolarité, versement des allocations familiales dès le premier enfant… Le rapport d’information des deux députées se veut ambitieux et a le mérite de rappeler les nombreuses difficultés rencontrées par les mères, « principales variables d’ajustement – et certainement les plus flexibles et faciles à activer – d’une politique familiale et d’un marché du travail qui peinent à se mettre en cohérence. »

Les rapporteures n’éludent pas la question des modes d’accueil. « Le fonctionnement actuel du système des congés parentaux et les dysfonctionnements du système des modes d’accueil contribuent activement à entretenir le surinvestissement des femmes dans les tâches domestiques et parentales. Les dysfonctionnements que connaît le secteur de la petite enfance perpétuent l’inégale répartition des tâches parentales qui s’est mise en place à la naissance de l’enfant. » Faute de solution d’accueil, près de 20 % des parents ne reprennent pas le travail, et il s’agit, dans l’immense majorité des cas, des mères. Le rapport revient ensuite sur le manque de places, la baisse constante du nombre d’assistantes maternelles et, de fait, le recours massif des femmes au congé parental. Il propose ensuite trois pistes pour pallier les difficultés rencontrées par les parents.

Un système plus transparent

Aujourd’hui, le système d’accueil de la petite enfance est souvent difficile à comprendre pour les parents, notamment pendant des périodes charnières comme la grossesse ou le congé maternité. Beaucoup peinent à obtenir des informations claires sur les coûts, les critères d’attribution des places ou encore les conditions d’accueil. Le rapport insiste donc sur la nécessité de rendre les dispositifs plus transparents, afin que chaque famille puisse faire un choix éclairé.

Recommandation n°28 : garantir la lisibilité et la transparence du fonctionnement des modes de garde.

Offrir une couverture homogène sur tout le territoire

Le rapport souligne les inégalités territoriales encore très marquées. Certaines zones, en particulier les territoires ruraux et d’Outre-mer, manquent cruellement d’offres d’accueil. Pour y remédier, il recommande un investissement massif dans les équipements et les services, avec pour ambition de construire un véritable service public de la petite enfance, accessible à toutes et tous.

Recommandation n°29 : investir pour augmenter et harmoniser l’offre de crèches sur le territoire.

Revaloriser les métiers de la petite enfance

Enfin, le texte insiste sur l’urgence de revaloriser les métiers de la petite enfance. Ces professions, très majoritairement exercées par des femmes, souffrent d’un manque de reconnaissance et de moyens. Aujourd’hui, de nombreuses crèches rencontrent des difficultés de recrutement, parfois au point de devoir fermer temporairement leurs portes. Cette pénurie a des répercussions directes sur les familles, et notamment sur les mères, qui renoncent à leur emploi faute de solution d’accueil. Le rapport appelle à une amélioration des conditions de travail, en tenant davantage compte de la pénibilité associée à ces métiers, à une augmentation du taux d’encadrement, ainsi qu’à une revalorisation salariale.

Recommandation n°30 : revaloriser les métiers de la petite enfance.

Très clairement, le rapport ne brille pas par ses recommandations concernant les modes d’accueil. Bien qu’animées de bonnes intentions, les mesures restent étonnamment creuses. Elles se limitent à trois axes généraux, sans réelle portée opérationnelle.

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